Eglises d'Asie

Nouvelle règlementation officielle pour l’élection et l’ordination des évêques

Publié le 18/03/2010




En application de la nouvelle organisation adoptée en septembre 1992 à la quinzième conférence des représentants catholiques chinois (1), les responsables du collège des évêques chinois et ceux de l’Association patriotique catholique ont tenu à Pékin, du 20 au 22 février 1993, une première réunion conjointe. Le numéro 2 (1993) du périodique L’Eglise catholique en Chine en donne un bref compte rendu. Celui-ci ne contient pas le texte du “projet de règlement” pour l’élection et l’ordination d’un évêque qui a circulé en Chine au lendemain de la réunion conjointe. Il s’agit, semble-t-il, d’un document encore “réservé”, mais il circule à Hongkong où il est parvenu clandestinement.

Rappelons que depuis quarante ans le gouvernement chinois maintient un contrôle invisible mais très étroit sur le choix des candidats à l’épiscopat. Il accuse les évêques ordonnés sans son agrément de subversion de l’ordre public et souvent les met en prison. Rien ne donne à penser que Pékin songe à renoncer à cette “prérogative” qu’il s’est arrogée par la contrainte. Vient seulement d’être modifié l’instrument de son contrôle, qui sera désormais le collège des évêques. Le document en question ne précise pas qui, dans le collège, aura cette fonction. Il y a gros à parier que ce sera son comité permanent.

Il est intéressant d’observer à ce sujet que, selon la nouvelle organisation, le comité permanent du collège des évêques se réunit avec celui de l’Association patriotique pour “décider sur toutes les questions importantes de l’Eglise de Chine” (statuts du collège des évêques, paragraphe 8). Ce “projet de règlement” est lui-même le fruit de la première réunion officielle des responsables des deux organismes. Et l’Association patriotique est connue pour être l’instrument de contrôle de l’Eglise entre les mains du régime.

En cas de vacance d’un siège épiscopal, le projet de règlement prévoit que :

– le diocèse qui doit élire et ordonner l’évêque présente une demande à la commission administrative catholique de la province et une fois obtenu son consentement, sollicite l’autorisation du gouvernement local (article 1) ;

– le clergé du diocèse, les religieux et les religieuses, les représentants des fidèles se consultent, présentent les noms de deux candidats ou plus puis procédent à un vote secret (article 3), cette élection étant présidée par l’évêque qui dirige la commission administrative catholique de la province, ou par l’évêque d’un diocèse voisin, ou par le prêtre le plus ancien du diocèse (article 4) ;

– la personnalité du candidat et les circonstances de l’élection font l’objet d’un rapport à la commission administrative catholique de la province, qui transmet au collège des évêques chinois pour scrutin et approbation (article 5) ;

– avant d’assumer sa charge, le nouvel évêque doit jurer publiquement qu’il suivra les enseignements moraux du Christ, sera fidèle à l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique, fidèle à la mère-patrie, obéira à la constitution chinoise et servira le peuple (article 6).