Eglises d'Asie

Shanghai : les organisations religieuses plongent à leur tour dans les affaires et le capitalisme

Publié le 18/03/2010




Plusieurs organisations religieuses de Shanghai, officiellement reconnues par le gouvernement, n’ont pas perdu beaucoup de temps pour suivre l’exemple donné par leurs compatriotes et « se jeter à l’eauC’est l’expression appliquée par les Chinois à ceux qui abandonnent des occupations jugées « purestelles que l’enseignement ou la médecine, pour entrer dans le monde plus rémunérateur des affaires.

Selon un journal en langue chinoise de Hongkong, le Ming Pao, daté du 8 août 1993, les bouddhistes, les catholiques, les taoïstes, et les protestants de Shanghai viennent de former ensemble la « société de développement immobilier de Shanghai ». Les quatre groupes religieux veulent tirer le meilleur profit des terrains très bien situés qu’ils possèdent dans le centre de la ville. La nouvelle société a d’ores et déjà mis un millier de parcelles sur le marché pour un éventuel développement immobilier. La nouvelle société a engagé des experts de Hongkong pour évaluer les terrains. Le prix du mètre carré à Shanghai étant le plus élevé de Chine, les profits des organisations religieuses devraient être conséquents. La nouvelle société ne se limitera d’ailleurs pas à l’immobilier, elle étudiera aussi les possibilités de placement des capitaux ainsi que des projets de garages et de restaurants.

Depuis plusieurs années déjà, les organisations religieuses « officielles » sont engagées dans le commerce et les affaires. La huitième assemblée consultative du peuple, tenue en mars 1993, a approuvé officiellement cette politique et les dirigeants des cinq religions reconnues ont alors accepté d’utiliser leurs contacts à l’étranger pour créer des entreprises commerciales rentables (2).

Au début des années 80, le gouvernement pourvoyait dans une certaine mesure aux besoins des organisations religieuses, aux restaurations de temples et d’églises, mais depuis quelques années il n’est plus en mesure de le faire. Il faut donc que ces groupes se débrouillent par eux-mêmes. L’ évêque catholique « officiel » de Shanghai, Mgr Aloysius Jin Luxian, a été nommé directeur-adjoint de la nouvelle « société de développement immobilier de Shanghai ».