Eglises d'Asie

Un chrétien part en guerre contre le système électoral

Publié le 18/03/2010




Le 17 août 1993, un chrétien, M. Chaudhari Naeem Shakir, a déposé devant la Haute cour de Lahore une plainte contre le gouvernement du Pakistan et la commission nationale pour les élections. M. Shakir demande à la Haute cour de déclarer contraire à la constitution pakistanaise le système d’électorats séparés pour les minorités religieuses (17). Il engage sa procédure au moment où le pays se prépare à de nouvelles élections, les 6 et 8 octobre 1993.

En 1985, au temps de la loi martiale, un amendement à la constitution avait créé des électorats séparés pour les minorités religieuses, tant au niveau des provinces qu’au plan national. Au terme de cet amendement, les membres des minorités : chrétiens, hindous, parsis et ahmedis (secte dont l’appartenance à l’islam n’est pas reconnue par le Pakistan) ne peuvent voter que pour des candidats qui appartiennent à leur communauté, et seulement pour pourvoir les sièges réservés aux minorités. C’est ainsi que l’assemblée nationale ne peut compter plus de quatre chrétiens, qui sont élus par leurs coreligionnaires de l’ensemble du pays.

Or, selon M.Abid Hassan Minto, l’avocat musulman de M.Shakir, la constitution garantit à tout citoyen, pourvu qu’il soit en possession de ses droits civiques, le pouvoir de voter selon son désir, sans considération de religion. Et tout électeur peut être candidat aux élections nationales et provinciales. Le système électoral actuel empêche de fait les citoyens qui appartiennent aux minorités religieuses de participer normalement à la vie nationale.