Eglises d'Asie

Une campagne de presse des intégristes musulmans arrête la construction d’une église catholique

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement de l’Etat de Selangor a ordonné d’arrêter la construction d’un complexe paroissial de trois étages à Shah Alam. Les travaux avaient commencé au début du mois d’août 1993. Aussitôt des associations islamiques et des partis politiques se sont mobilisés pour empêcher la construction.

Selon les termes d’un mémorandum envoyé au ministre-président de l’Etat, Muhammad Muhammad Taib, le 16 août, “la construction d’une église porte atteinte à la sainteté de l’islam, religion officielle du pays, et à la situation des musulmans dans leur ensemble. Il ne convient pas d’édifier ce bâtiment à un endroit où il y a beaucoup de musulmansAprès une campagne de presse de plusieurs jours, orchestrée par les associations islamiques, au cours de laquelle nombre de calomnies ont été proférées contre l’Eglise catholique, M.Taib a cédé à la pression. Observant que “le nombre de non-musulmans qui habitent à cet endroit n’est pas très élevé et que le terrain avait été cédé pour la construction d’une église, pas pour une cathédrale de quatre étages avec des logementsil a ordonné l’arrêt des travaux.

Il y a environ 2 500 catholiques à Shah Alam, qui n’ont pas d’église. Le terrain attribué a 500 mètres carrés et c’est son exiguïté qui a contraint la communauté catholique à bâtir en hauteur, le rez-de-chaussée étant obligatoirement réservé à des parkings. En plus de l’église le bâtiment devait abriter le logement des prêtres et quelques salles de réunion.

Les autorités diocésaines de Kuala Lumpur n’ont pas encore fait connaître leur réaction, et le gouvernement fédéral a lui aussi refusé de commenter la décision de l’Etat de Selangor. Le Conseil consultatif interreligieux, qui représente au niveau national les intérêts des religions non musulmanes, a fait savoir qu’il suivait l’affaire de très près. En 1992, le même Conseil avait publié un mémorandum faisant état “des difficultés rencontrées par les non-musulmans pour pratiquer leur religion en Malaisiel’une d’elles étant “d’obtenir les permissions nécessaires pour la construction de lieux de culte et pour l’achat de terrains destinés à enterrer les morts