Eglises d'Asie

Electorats séparés : un jugement favorable aux minorités

Publié le 18/03/2010




Pour la première fois en presque dix ans, un candidat qui appartient à une minorité religieuse va pouvoir briguer un siège non réservé à l’assemblée provinciale du Pendjab pakistanais. Ainsi en a décidé la cour suprême le 3 août 1993.

Son arrêt a en effet cassé la décision par laquelle la haute cour de Lahore avait rejeté la veille la pétition d’un chrétien, M. Naeem Shakir, demandant que soit déclaré inconstitutionnel le système d’électorats séparés pour les minorités, actuellement en vigueur (3).

Le jour même de l’arrêt de la cour suprême, un autre chrétien, M. Perves Bhatti, a entamé une procédure contre le système devant la haute cour du Sindh, à Karachi. L’affaire n’a pas encore été tranchée.

Un troisième chrétien, M. Cecil Choudury, s’est porté candidat à l’assemblée du Pendjab pour les élections du 6 et du 9 octobre 1993.

En rejetant le 29 août la demande de M. Shakir, la haute cour de Lahore a également refusé d’accéder à une demande de Mgr John Joseph, évêque de Lahore, qui réclamait le droit de voter pour les sièges non réservés comme pour les sièges réservés aux chrétiens. La cour suprême n’a pas encore statué sur ce rejet.

Dans une lettre pastorale, Mgr Joseph Coutts, évêque de Hyderabad, a approuvé le boycott des élections par les minorités. Invitant les prêtres, les religieux et les catéchistes à la prudence et leur demandant de ne pas se laisser entraîner à faire de la politique, il les a incités à former les gens. “Il faut, écrit-il, leur apprendre à voter pour le candidat de leur choix. Il est essentiel d’éveiller à la politique les illettrés comme ceux qui savent lire et écrire, si nous voulons vraiment devenir une communauté capable de se battre pour obtenir la place qui lui revient dans notre pays”.