Eglises d'Asie – Malaisie
Pour le premier ministre, la religion n’est pas un frein, mais une aide au développement économique
Publié le 18/03/2010
Les quatre journées d’études organisées du 13 au 16 septembre 1993 à Kuala-Lumpur par l’Institut malaisien pour la connaissance de l’islam et l’Institut Goethe de Kuala-Lumpur ont réuni des chefs religieux musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, chrétiens et plus d’une centaine d’intellectuels malaisiens et étrangers. La principale conférence a été prononcée par le premier ministre en personne.
Citant certains milieux musulmans où l’on cherche un remède à ses maux dans des pratiques religieuses ésotériques, Mohamad Mahathir estime que ces gens n’ont pas compris l’islam et le transforment en une meule de pierre attachée au cou de ses adeptes, qui freine leur développement. “La religion ne consiste pas seulement en pratiques rituelles, elle ne se limite pas à la vie de chacun. Elle cherche la vérité pour établir la justice dans tous les aspects de la vie sociale. Elle est donc bénéfique à la société. La religion est l’ancre, elle assure les principes de base tant du bonheur matériel que de l’élévation spirituelle de l’homme. Elle est pour les gens un facteur d’équilibre. Elle leur donne une direction et les motive fortement pour une vie féconde, qui ait un sens.”
Selon le premier ministre, il faudrait que la population associe à un sens religieux profond et à l’attachement aux plus hautes valeurs morales un engagement actif dans le travail et l’effort pour le développement. “Il nous faut un développement équilibré, dont le programme incorpore dès le départ le besoin d’élévation spirituelle. Jusqu’à présent nous avons méconnu ce besoin, surtout dans la première étape du plan, trop excluvisement axé sur le développement matériel, aux dépens de certains aspects humains comme
l’enseignement, la formation, la protection de l’environnement,etc.”
“Au lieu de craindre que les Malaisiens perdent leurs valeurs et leurs religions parce que leur pays deviendra plus prospère, a souligné le premier ministre, prenons garde que toute la richesse matérielle que nous aurons accumulée nous échappe si ceux qui y travaillent n’ont pas les vraies valeurs morales”.