Eglises d'Asie

Selon le directeur du bureau des Affaires religieuses, les Eglises “clandestines” protestantes et catholiques seraient autorisées

Publié le 18/03/2010




M. Zhang Shengzuo, directeur du bureau des Affaires religieuses et responsable à ce titre de toutes les activités religieuses en Chine, a déclaré à une délégation de catholiques de Hongkong en visite à Pékin que les Eglises “clandestines” protestantes et catholiques sont autorisées à tenir des assemblées à condition qu’elles ne “s’opposent pas au système socialiste”. Selon Cheung Ka-hing, qui dirigeait la délégation de Hongkong, Zhang Shengzuo aurait affirmé que catholiques et protestants ont le droit de pratiquer leur religion dans les maisons particulières car le droit à la liberté religieuse est reconnu par la constitution. Il a ajouté que les Eglises “domestiques” (protestantes) “ne sont pas un vrai problème” pour le gouvernement. Cependant, les assemblées ne devraient pas dépasser 150 personnes.

Il y a quelques semaines déjà, M. Zhang Shengzuo avait fait des déclarations à la presse chinoise sur la liberté religieuse, dans lesquelles il avait en particulier nié l’existence de quelque forme de persécution religieuse que ce fût. Un certain nombre de rapports récents provenant de sources indépendantes font aussi état d’une plus grande liberté de fait pour les Eglises “domestiques” de la ville de Pékin.

La signification réelle de ces déclarations est difficile à saisir. Il est possible que les autorités chinoises aient décidé d’adopter une attitude plus pragmatique vis-à-vis des activités religieuses non officielles. L’une des raisons en serait le désir du régime de rétablir rapidement des relations diplomatiques avec le Vatican (1). Cette analyse “optimiste” n’est pas partagée par tous les observateurs de la scène chinoise, dont certains rappellent que l’expression “l’opposition au système socialiste”, utilisée dans la déclaration de Zhang Shengzuo, n’est pas définie. Ils font remarquer que, la plupart du temps, elle signifie “ce que le Parti décide qu’elle signifie”. Par ailleurs, ajoutent-ils, la politique religieuse décidée au niveau du gouvernement central n’est pas forcément celle qui est suivie au niveau local. Même si Pékin décide de se montrer tolérant, il n’est pas sûr que les autorités provinciales et locales suivent ses directives.