Eglises d'Asie

Xinjiang : recrudescence des activités séparatistes des militants musulmans

Publié le 18/03/2010




Depuis quelques mois la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, connaît une recrudescence des activités militantes des séparatistes musulmans. Une série d’attentats à la bombe ont été perpétrés dans la province depuis juin 1993. Le plus sérieux a eu lieu à la mi-août quand une opération bien coordonnée a fait exploser cinq bombes au même moment dans cinq villes dont celles de Kashgar, Turfan et Urumqi, capitale de la province. En juin, une bombe avait tué trois personnes. Ces attentats ont amené Song Hanliang, secrétaire général du Parti communiste pour le Xinjiang, à publier des déclarations menaçantes contre le séparatisme, défini comme “un danger majeur”.

La population musulmane du Xinjiang ne voit pas d’un bon oeil ce qu’elle considère comme une “occupation chinoise” de son territoire. Beaucoup voudraient se libérer du joug chinois et les républiques musulmanes voisines de l’ex-Union soviétique sont devenues des modèles qui attisent l’imagination. Récemment, des unités de l’armée chinoise se seraient heurtées à des militants kazaks qui veulent faire sécession et rejoindre la confédération des Etats indépendants ex-soviétiques.

Un autre sujet de mécontentement agite les milieux musulmans de la région : ils estiment que les revenus du pétrole exploité par Pékin ne sont pas équitablement répartis. Récemment, des paysans ouïgours ont attaqué les ouvriers travaillant sur les puits de Hetian, au sud de Kashgar. Leur slogan était : “le pétrole du Xinjiang n’appartient pas à la Chine”.

Par ailleurs, selon certaines sources, les extrémistes musulmans de la région semblent être entrés en contact avec des groupes similaires dans d’autres Etats du nord de la Chine. A la mi-août 1993, des délégués appartenant à cing groupes de militants musulmans se seraient rencontrés à Kashgar dans l’intention de coordonner leur soutien au mouvement séparatiste musulman du Cachemire en Inde. Parmi les délégués, avec des représentants du mouvement de libération du Turkestan oriental venus du Cachemire et du Xinjiang, on notait la présence de militants appartenant au Hezbollah iranien, aux Mujahideens afghans et aux milieux islamistes pakistanais.

L’agitation séparatiste dans le Xinjiang n’est pas nouvelle (2), mais elle pourrait prendre une nouvelle tournure si le pouvoir central continuait à s’affaiblir en Chine et si les militants musulmans réussissaient à s’organiser.