Eglises d'Asie

Hebei : des catholiques pourraient demander à Pékin de résoudre le litige qui les oppose aux autorités locales

Publié le 18/03/2010




Les autorités locales ne tenant pas leur promesse de restituer les biens d’Eglise, des catholiques de la province de Hebei envisagent de porter l’affaire devant le gouvernement central.

Selon un témoignage recueilli le 30 septembre 1993 auprès d’un catholique du Hebei qui a demandé à ne pas être nommé, plusieurs centaines de catholiques de la ville de Hejian, tous membres de l’Eglise “officielle”, ont manifesté pacifiquement du 21 au 23 juillet dernier devant les bureaux de l’administration. Ils réclamaient le retour à l’Eglise de ses terrains et bâtiments, toujours occupés par des services publics. Au dire du témoin les autorités promirent alors de suspendre tous les travaux sur la propriété en litige et de constituer une commission ad hoc chargée de hâter sa restitution, mais peu après, elles laissaient s’y poursuivre la construction d’un nouveau bâtiment. Selon la même source, les catholiques de la ville envisageraient de porter l’affaire devant le Conseil d’Etat.

Nous tenons d’un autre catholique de Hejian que les membres de sa communauté sont impatients de récupérer un terrain pour construire une église parce qu’ils sont privés de lieu de culte et contraints de se réunir par petits groupes dans des maisons privées pour la messe. Actuellement, le district de Hejian compte cinq prêtres, 15 000 catholiques et treize églises, toutes situées en dehors de la ville.

Des informations complémentaires ont été fournies le 2 octobre par Mgr Pierre Hou Jingwen, 67 ans, évêque auxiliaire “officiel” du diocèse de Cangzhou dont fait partie la ville de Hejian. La propriété en litige, qui comprenait jadis 160 maisons, deux écoles primaires catholiques, une église et une résidence des jésuites, est occupée par les autorités locales depuis les années 50. En 1986, le Conseil d’Etat a autorisé l’Eglise à reprendre ses biens, mais les services officiels qui occupaient les lieux ont refusé de les libérer. Selon le même prélat, depuis la manifestation du mois de juillet certains biens d’Eglise ont été restitués et les pourparlers se poursuivent avec les pouvoirs publics au sujet des autres.