Eglises d'Asie – Sri Lanka
La controverse à propos des « conversions immorales » continue
Publié le 18/03/2010
Faisant montre d’une étonnante connaissance des textes de l’Eglise catholique, allant jusqu’à citer certain adages en latin, M. Vithanage rappelle la « nouvelle évangélisation » lancée par Jean-Paul II. Il fait remarquer: « On me pardonnera si j’ai compris que le Pape veut non pas un monde chrétien meilleur, mais un monde chrétien plus vaste, l’insistance étant mise sur la quantité plutôt que sur la qualité. On me pardonnera encore d’avoir interprété littéralement l’article écrit par une religieuse dans le ‘Messenger’ du 14 octobre 1990, où l’auteur expose un plan pour convertir 93% de non-chrétiens srilankais qui n’ont pas encore fait l’expérience de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ ». L’auteur de l’article s’appuie sur le fait que, selon lui, le Messenger est l' »organe officiel de l’Eglise catholique » au Sri Lanka, qu’il est dirigé par un prêtre catholique et que l’article cité a été écrit par une religieuse catholique.
M. Vithanage reproche à Mgr Ranjit d’avoir présenté comme une simple rencontre une réunion à Candy où, le 14 octobre 1990, « 170 prêtres diocésains et religieux se sont retrouvés pour prier et réfléchir sur la dimension missionnaire de leur vocation sacerdotale dans le contexte srilankais et asiatique. Le cardinal Tomko, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, et le nonce apostolique, Mgr François Bacque, y assistaient. Qui nous fera croire qu’il s’agissait là d’une simple réunion de prière et de réflexion? »
M. Vithanage poursuit: « Nous entendons toujours le même refrain des Eglises chrétiennes qui regardent de haut les non-chrétiens, ces païens qui n’ont pas trouvé le salut, qui ne sont pas libres, pas libérés. Nous entendons le vieux slogan de l’Eglise catholique romaine ‘hors de l’Eglise, pas de salut’. Et je demande à Mgr Malcom Ranjit: pensez-vous qu’en les endoctrinant ainsi on poussera les catholiques à améliorer les relations entre habitants d’un pays multi-religieux comme le Sri Lanka? » Et de rappeler comment, en 1985, des catholiques venus de Colombo seraient descendus sur un village entièrement bouddhiste, y auraient bâti un presbytère et installé un prêtre. Leur présence n’ayant pas été acceptée par tous, des troubles s’en seraient suivi et l’affaire se serait terminée par un meurtre. « Cela montre clairement le danger auquel peuvent exposer ces activités de l’Eglise catholique », commente M. Vithanage.