Eglises d'Asie

Des groupes oecuméniques s’opposent aux expulsions de squatters ordonnées par le gouvernement

Publié le 18/03/2010




Deux associations oecuméniques et plusieurs groupes de défense des pauvres des villes se sont unis pour s’opposer aux expulsions et aux destructions de logements ordonnées par le gouvernement.

Le 15 octobre 1993, le président Fidel Ramos a signé un décret ordonnant que plusieurs quartiers de la banlieue de Manille soient nettoyés de leurs squatters et loués à de vrais pauvres, au motif que l’occupation illégale des lieux est le fait de “squatters professionnels”, membres de “syndicats du crime”.

Au cours d’une conférence de presse donnée le 4 novembre 1993, M. Roger Borromeo, président du “Rassemblement pour l’unité des pauvres des villes” a accusé le gouvernement de vouloir en réalité libérer des terrains pour les transformer en zones industrielles, en relation avec son programme de modernisation “Philippines 2000”, qui ambitionne de placer le pays au rang des “dragons” asiatiques.

De janvier à octobre 1993, selon M. Borromeo, 4 014 familles ont été expulsées. Après 39 démolitions de logements, 20 familles n’ont pas été relogées comme l’impose une loi de 1992 sur le développement urbain et le logement. Le plan d’industrialisation prévoit l’expulsion de 70 000 familles installées le long des égouts à ciel ouvert de Manille et de sa banlieue, celle de 112 000 familles qui vivent dans des rues et sur des terrains publics de Quezon City, Dagat-Dagatan et Navotas, au nord de Manille.

Selon M. Robert Perillo, président d’un mouvement oecuménique “Justice et paix”, en intensifiant sa campagne contre les squatters le gouvernement a en fait “déclaré une guerre sans pitié à toutes les communautés de pauvres des villes”. Lorsque les communautés de squatters sont détruites, beaucoup de sans-logis sont obligés de vivre sur les trottoirs, d’autres vont augmenter la surpopulation des quartiers pauvres. Il demande que le gouvernement ordonne l’arrêt immédiat de la présente campagne de démolitions.

Cette campagne, souligne le “Forum oecuménique”, n’atteint pas la cause profonde de la pauvreté qui a entraîné l’occupation de terrains publics ou privés. Le gouvernement ferait mieux d’aider les mal-logés à se procurer des logements convenables et d’améliorer les services sociaux en leur faveur.