Eglises d'Asie

Mindanao : Le vice-président philippin propose que les missionnaires étrangers soient interdits dans l’île

Publié le 18/03/2010




« Il vaudra mieux, probablement, ne pas permettre aux missionnaires étrangers de résider dans le sud des Philippines. Au moins nous en aurons fini avec tous ces enlèvements ». C’est l’opinion exprimée par M. Joseph Estrada, vice-président des Philippines. Il a fait cette déclaration au cours des négociations qu’il mène avec le Front Moro de libération nationale (MNLF) pour la libération d’un missionnaire protestant américain enlevé par un groupe musulman le 14 novembre 1993.

M. Charles Watson, qui se livrait à des travaux linguistiques destinés à des traductions de la Bible, semble avoir été kidnappé par un groupe fondamentaliste musulman affilié à celui de Abu Sayyaf, un transfuge du MNLF. Cette dernière association joue le rôle d’intermédiaire entre le gouvernement et les ravisseurs, qui réclament aussi la levée des sanctions imposées par l’ONU à la Lybie.

Cette affaire se déroule alors que les pourparlers de paix continuent entre le gouvernement philippin et le MNLF. Commencées en Indonésie le 25 octobre 1993, les conversations ont été interrompues le 7 novembre. En fait, les deux parties continuent de se rencontrer, à Manille, par le truchement de divers comités. Le 17 novembre 1993, une nouvelle déclaration a été remise à la presse, détaillant l’accord de cessez-le-feu signé à Jakarta : « Les deux côtés joignent leurs voix pour condamner toutes formes de terrorisme, de banditisme, toute conduite digne de hors-la-loi, qui iraient contre l’esprit de l’accord de cessez-le-feu ».

Les pourparlers proprement dits doivent reprendre à Jakarta en février 1994. Ils ont pour but de mettre fin à la lutte menée pour l’indépendance par le Front Moro de libération nationale. Ce dernier veut obtenir l’indépendance de l’île de Mindanao, dont certaines provinces sont peuplées en majorité de musulmans.