Eglises d'Asie

Depuis sa dénationalisation, une école catholique est persécutée par des extrémistes musulmans

Publié le 18/03/2010




L’école Sainte-Marie de Hyderabad (province du Sindh), dirigée par les soeurs franciscaines missionnaires de Marie, qui avait été nationalisée en 1972 et qui est redevenue privée au milieu de 1993 (22), subit toutes sortes de persécutions de la part d’extrémistes musulmans.

Les opérations sont orchestrées par M. Abdus Sattar Niazi, qui était ministre des Affaires religieuses sous le gouvernement de M. Nawar Sharif. Dans un premier temps, une campagne lancée contre la direction de l’école l’a accusée d’avoir supprimé la récitation de versets du Coran au rassemblement du matin pour lui substituer des passages de la Bible. Enquête faite, l’accusation s’est avérée fausse.

Après cet échec, les accusateurs s’en sont pris à l’insigne de l’école : un navire et une étoile. Les mâts du navire formant une croix, c’était de la propagande chrétienne. A quoi la directrice, Soeur Philomena Harris, répond que c’est l’insigne de l’école depuis sa fondation en 1940 et que le gouvernement n’a pas vu la nécessité de le changer pendant les vingt-et-une années de nationalisation. Jusqu’à maintenant, aucun élève ni aucun parent n’a protesté contre cet insigne. Un parent musulman trouve ” triste de voir qu’en raison de leur étroitesse d’esprit sur le plan religieux, certains deviennent incapables de voir la vérité”. Les professeurs musulmans de l’école et les plus âgées de leurs élèves refusent de reprendre à leur compte les accusations des extrémistes.

Mgr Joseph Coutts, évêque de Hyderabad (au Pakistan), déplore que les accusateurs refusent de se laisser convaincre par des arguments raisonnables. “Ce sont eux qui menacent la tolérance religieuse et l’harmonie, ce ne sont pas les gens ordinaires”.

Le responsable pour la province du Sindh de la commission pakistanaise pour les droits de l’homme, M. Shakeel Ahmed Pathan, a lui aussi apporté publiquement son soutien à l’école en cette affaire.