Eglises d'Asie

Une nouvelle réglementation vise à contrôler plus étroitement l’embauche des experts étrangers

Publié le 18/03/2010




Le Bureau d’Etat des experts étrangers vient de publier un document qui vise à « renforcer la gestion » des experts étrangers travaillant en Chine (5). Sa nouvelle réglementation s’adresse aux organismes de l’étranger qui fournissent du personnel à la Chine et à leurs intermédiaires locaux auprès des institutions chinoises qui recherchent des professionnels étrangers. Entrée en vigueur le 1er octobre 1993, la nouvelle réglementation traduit la volonté de Pékin d’exercer un contrôle plus étroit sur les experts étrangers dont certains propagent des idées (politiques ou religieuses) « subversives » ou donnent l’exemple de styles de vie immoraux.

Voici les mesures édictées par le Bureau d’Etat :

– tous les organismes de l’étranger qui envoient des experts en Chine doivent adresser une demande au Bureau d’Etat pour obtenir son agrément et leur inscription. Auparavant les contrats de travail des experts pouvaient être directement négociés entre organismes de l’étranger et institutions chinoises ;

– tous les organismes de Chine qui servent d’intermédiaires doivent être agréés par les bureaux des affaires étrangères de la province ; ils doivent soumettre leurs dossiers aux commissions de l’enseignement et au service de sécurité publique, le Bureau d’Etat se réservant la décision finale ;

– les personnes physiques – qu’elles se présentent elles-mêmes ou avec la recommandation d’amis, ou bien qu’ayant terminé un contrat en Chine elles souhaitent y travailler encore avec une autre institution – ne sont plus autorisées à passer directement un contrat de travail ; elles doivent s’adresser aux intermédiaires chinois agréés ;

– les institutions du pays qui veulent s’assurer le concours d’experts étrangers doivent obligatoirement passer par un intermédiaire agréé ;

– enfin, les organismes de l’étranger comme ceux du pays feront l’objet d’une « évaluation professionnelle », révisée chaque année pour le renouvellement de leur inscription.

Depuis qu’elle s’est ouverte à nouveau au monde extérieur en 1978, la Chine a recruté près de cinquante mille experts étrangers. Ils sont actuellement environ 7 500, qui travaillent dans plus de 700 universités et institutions ainsi que dans une vingtaine d’agences, en divers domaines : information, éditions, culture, arts, santé… (6).

Parmi ces experts, deux mille environ pourraient être classés comme des professionnels chrétiens (7). La présence en Chine d’experts étrangers qui partagent activement leur foi chrétienne, en particulier avec les étudiants, semble avoir été l’un des motifs de la nouvelle réglementation. En effet, lorsque celle-ci énonce ce qu’on attend des experts étrangers, elle marque en premier lieu qu’ils « doivent observer les lois chinoises et la politique religieuse de la Chine » (8).

L' »évaluation professionnelle » à laquelle seront soumises désormais les organisations étrangères et locales qui fournissent les services d’experts étrangers est sans doute destinée à faciliter l’expulsion par le gouvernement des indésirables et de ceux qui se montrent « inamicaux ».