Eglises d'Asie

L’EVANGILE AUJOURD’HUI EN BIRMANIE

Publié le 18/03/2010




La Birmanie est un petit pays encore à la traîne dans le mouvement des événements internationaux et des affaires mondiales. Sa politique isolationniste l’a coupé du reste du monde. Pourtant nous avons bien conscience, nous les enfants de cette « terre d’or des pagodesque la Birmanie est passée par d’étonnants changements : géographiques, historiques, sociaux et politiques, au cours des dernières décennies et même depuis le début du siècle et qu’il lui faut aujourd’hui affronter des échéances décisives, dont l’issue reste imprévisible. Les touristes qui viennent chez nous ont raison de dire : « Le Birman a toujours le sourireMais derrière les sourires de façade, que de soucis et de doutes, que d’angoisses !

LE CHRISTIANISME EN BIRMANIE

Les pionniers

Le christianisme est venu en Birmanie aux seizième et dix-septième siècles. On dit que des marchands portugais s’établirent à Syriam près de Rangoon en 1600. Ces résidents étrangers furent attaqués par les Birmans en 1611, faits prisonniers et emmenés dans le nord. Certains devinrent esclaves à la Cour et dans les palais. Plus tard le roi, pour prévenir leur révolte, les fit disperser dans des villages de la région. Chose étonnante : ces mêmes villages sont restés catholiques et sont aujourd’hui les sources et les foyers de la foi et des vocations.

Un religieux barnabite vint en Birmanie en 1711, sans qu’on sache s’il prit jamais contact avec les catholiques des villages du nord. Malgré un maigre soutien pastoral, la foi resta vivace jusqu’à l’arrivée des prêtres des Missions étrangères de Paris, au milieu du dix-neuvième siècle. C’est grâce à eux surtout que la mission a fleuri dans les régions du nord et du sud de la Birmanie. Vrais pionniers, audacieux et intrépides, ils ont ouvert la piste, planté la semence de l’Evangile, construit des églises et cultivé les vocations du terroir. Ils n’étaient pas nombreux, mais parcouraient le pays en tout sens. Dès cette époque ils ont défini des districts ecclésiastiques et les deux archidiocèses de Rangoon et de Mandalay témoignent encore du labeur apostolique des Missions étrangères de Paris.

Au début de ce siècle, alors que la Birmanie était encore sous la souveraineté britannique, les missionnaires d’autres instituts sont venus porter le flambeau de l’Evangile : Missions étrangères de Milan (PIME), frères des écoles chrétiennes, soeurs de Saint-Joseph de Marseille, franciscaines missionnaires de Marie, soeurs de la Réparation de Milan, soeurs de la Charité de Milan, Salésiens, ces derniers venus se mettre à l’oeuvre juste avant la deuxième guerre mondiale. Tous les membres de ces divers instituts ont travaillé avec zèle et enthousiasme pour répandre la Bonne Nouvelle dans tout le pays, y créant postes de mission, écoles, dispensaires, léproseries, orphelinats et pensionnats.

Une succession d’épreuves

La deuxième guerre mondiale interrompit tout le bon travail de ces apôtres. Pendant trois ans, l’occupation japonaise ravagea le pays. Tous les missionnaires étrangers, spécialement les Italiens, furent regroupés et conduits dans les camps d’internement en Inde. L’Eglise de Birmanie reposait désormais entre les seules mains des fidèles et des prêtres du pays. Cette épreuve cruciale se prolongea jusqu’à la fin de la guerre en 1945.

Aussitôt après, les missionnaires revenus en force trouvèrent les églises bombardées, les oeuvres détruites, le troupeau des chrétiens dispersé. Il leur fallut repartir de zéro. Or à peine avaient-ils recommencé leur tâche que le pays fut plongé dans un autre chaos, provoqué par la lutte intestine entre les deux principales ethnies du pays, les Birmans et les Karens. Cette lutte dura deux ans, jusqu’à la victoire des Birmans sur les Karens, forcés de fuir au delà des frontières. La haine entre eux couve toujours.

En 1948, la Birmanie a gagné son indépendance vis-à-vis des Britanniques. Elle devint alors un pays démocratique. Mais à la suite du cruel assassinat du général Aung San, U Nu devint premier ministre de l’Union birmane. En reconnaissance de sa victoire électorale, il rechercha les faveurs de la majorité bouddhiste en déclarant le bouddhisme religion de l’Etat. Cette proclamation provoqua la colère chez beaucoup de partis non bouddhistes. L’armée ramena le calme en prenant le pouvoir. Un coup d’Etat éclair fit du général Ne Win le chef unique du pays. C’était en 1962. La Birmanie devint une république socialiste. En 1965, Ne Win prit une autre mesure pour renforcer son régime: il nationalisa toutes les écoles du pays, puis décréta que l’enseignement serait intégralement affaire de l’Etat.

L’année suivante, en 1966, un autre coup grave fut porté à l’Eglise catholique : tous les missionnaires étrangers reçurent l’ordre de quitter le pays. L’épreuve était terrible car les religieux et les prêtres du pays, peu nombreux, sans expérience, n’étaient pas prêts à prendre la relève. Une fois de plus, l’Eglise dut repartir de zéro, non pas pour la reconstruction d’édifices matériels, mais pour préparer et former un personnel issu du terroir : responsables laïcs, maîtres de novices, animateurs spirituels… Au bout de dix années éprouvantes, de 1965 à 1975, elle avait mûri, se révélait solide et dynamique, prête à aller de l’avant.

PROBLEMES D’AUJOURDHUI

L’information bâillonnée

Il y a trente ans que la Birmanie est gouvernée par un seul homme, dans la même ligne politique. La soi-disant « voie birmane du socialisme » s’en est prise indirectement à la religion, en particulier à la foi catholique, de bien des manières. Pendant longtemps les relations de l’Eglise avec le reste du monde catholique ont été coupées. Aucun étranger n’était plus admis à venir prêcher la foi ou donner des cours touchant à la religion. Livres et périodiques religieux ont tous été interdits. On ne peut même pas recevoir un abonnement de l’étranger. Il ne reste dans le pays qu’un journal catholique, qui tâche vaille que vaille de survivre en dépit d’une censure très sévère. Les consignes restent aux restrictions de la liberté de la presse et de la parole.

L’Eglise tâche néanmoins de préserver pour ses fidèles une littérature religieuse. L’essentiel de la doctrine leur est transmis en textes ronéotypés ou plus ou moins bien imprimés dans chaque diocèse et répandus dans les paroisses. Les livrets de catéchisme et les prières liturgiques de base sont diffusés de la même façon, de même que des récits et des textes bibliques.

L’enseignement catholique

Répétons-le : l’enseignement est entièrement contrôlé par l’Etat. Il est interdit à tout religieux d’enseigner dans une école et même d’y entrer. Cet enseignement dans les écoles de l’Etat est tendancieux, au service de sa politique et de son idéologie. Tous les livres, spécialement les manuels d’histoire, exaltent les gloires du socialisme et le prennent pour objectif. Naturellement, après des années d’endoctrinement, les enfants et les jeunes sont les victimes faciles de ce système de pensée. La jeunesse de la présente génération souffre aussi d’une navrante absence de formation morale. Elle connaît de moins en moins les valeurs qui constituaient le plus précieux de l’héritage et de la culture de la Birmanie : le respect, la crainte révérentielle et l’amour envers ses aînés, l’obéissance librement consentie à ses supérieurs.

Sentant ce grave besoin d’aide de la jeunesse, l’Eglise lutte contre l’absence de formation morale au moyen de son enseignement religieux, par ses modestes cours de catéchisme. Il nous faut reconnaître que, jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas expressément interdit de dispenser l’instruction religieuse aux fidèles. Il est permis de la donner à l’église même, dans les locaux de la paroisse ou en tout autre endroit qui convient. Les enfants et les jeunes catholiques suivent régulièrement les cours de catéchisme et d’instruction religieuse donnés par les Frères et les Soeurs dans les paroisses. La préparation des candidats à la première communion et à la confirmation reste une tradition fidèlement maintenue, dont la plupart des évêques et des prêtres prennent la défense. Il s’ensuit qu’on voit souvent des jeunes participer aux cérémonies liturgiques et recevoir les sacrements.

L’enseignement religieux n’en a pas moins ses problèmes. S’il est vrai que l’Etat ne lui impose pas de restrictions, le « facteur temps » est devenu crucial. En effet, comme l’instruction dont les écoles de l’Etat ont le monopole est d’un niveau généralement médiocre, les élèves sont contraints d’aller faire du rattrapage chez des répétiteurs dans le temps libre que leur laisse l’école, le matin de bonne heure ou en fin de journée. Ces séances chez un répétiteur sont tellement devenues la règle qu’il est difficile d’organiser l’enseignement religieux des jeunes. La difficulté dure tout le temps de leur vie scolaire, car plus ils avancent dans leurs études, plus ils ont besoin de répétiteurs. Nous tâchons de faire de notre mieux.

Les moyens de communication

Nous nous rendons bien compte de la place de plus en plus grande des moyens de communication sociale et des médias dans le monde d’aujourd’hui. Ces moyens deviennent des instruments efficaces entre les mains de ceux qui accaparent pouvoir et influence pour atteindre leurs propres objectifs. La Birmanie comme les autres pays du tiers monde est en ce domaine dans sa phase de développement, sans pouvoir encore fournir beaucoup à sa population. L’ensemble du pays dispose seulement de deux postes d’émission radiophonique et d’une station de télévision. Ces moyens sont contrôlés par l’Etat et, mises à part quelques publicités commerciales, le public n’a pas voix au chapitre dans ce qui est devenu un outil puissant aux mains des gouvernants. Ceux-ci en font largement usage pour endoctriner les gens et leur laver le cerveau. Le gouvernement militaire actuel se sert de la radio et de la télévision pour répandre son idéologie et propager la religion de l’Etat, le bouddhisme. Les moines du bouddhisme, ses statues, ses pagodes… sont les sujets quotidiens, présents dans tous les programmes.

L’Eglise catholique, elle, n’a rien du tout dans ce domaine. Tout récemment la conférence des évêques catholiques de Bimanie a constitué une commission des communications sociales et des médias. Son travail ne fait que commencer. Pour le public ont été produits quelques chants, des causeries. Les moyens audio-visuels et techniques sont très rares, rares aussi les images religieuses empreintes de la culture et des usages de la Birmanie. Nous espérons qu’une fois la démocratie de retour, les moyens de communication recevront une plus grande impulsion dans l’Eglise. Quelques personnes sont actuellement formées pour cette tâche à Radio-Veritas, à Manille.

La jeunesse

La population de la Birmanie est en grande majorité composée de jeunes. Comme le bouddhisme a de loin le plus grand nombre d’adhérents dans le pays, la plupart des jeunes appartiennent à cette religion. La nationalisation des écoles a mis la grouillante jeunesse birmane sous l’influence directe des dirigeants politiques. Pendant tout le temps du régime socialiste, ses cadres ont monopolisé et manipulé la jeunesse, l’ont imprégnée de leurs idées. L’Etat est la réalité suprême, tous les citoyens sont censés être au service de l’Etat, n’existent que pour l’Etat.

Le gouvernement d’alors était persuadé d’avoir toute la jeunesse en mains, toute gagnée à sa cause. Le soulèvement révolutionnaire totalement imprévu du 8 août 1988 donna aux dirigeants socialistes un coup mortel. La jeunesse leur échappa alors totalement. Les jeunes formés par eux avec tant de soin pendant deux longues décennies se révoltèrent, renversèrent la junte de Ne Win au pouvoir et se battirent pour une Birmanie démocratique. La bataille opposa l’armée avec ses canons et ses armes à une foule sans défense, embrasée d’un seul désir, la démocratie. L’armée rompit alors totalement avec les jeunes, se tint à distance et et attendit de leur tomber dessus à la moindre incartade. Ecoles et collèges furent fermés, l’enseignement partit en fumée. Beaucoup de jeunes se sont cachés et ont passé la frontière.

Un bon nombre d’entre eux se rassemblent pour combattre le gouvernement militaire actuel. D’autres vivotent sans but. D’autres profitent du taux élevé d’inflation et de chômage pour suivre les voies de l’argent vite gagné : trafic de drogue, contrebande aux frontières… Une grande majorité des jeunes, dans les régions écartées, travaillent dans des mines de jade où ils se ruinent la santé et risquent leur vie. La vie familiale est brisée, finit souvent dans la misère, sans aucune aide. Le coût de la vie est si élevé qu’on ne peut pas nourrir une bouche de plus. Au bout du compte, la fraude, la corruption et tous les vices qui sévissent dans la jeunesse. Le manque de ressources a conduit bien des filles aux régions frontières, où elles sont une proie facile pour des individus mal intentionnés. La prostitution des Birmanes est notoire près de la frontière entre Thaïlande et Birmanie.

Devant cette tragique condition de nos jeunes, l’Eglise est bien désarmée. Elle ne peut en aider qu’un petit nombre. Certains diocèses ont des pensionnats et des orphelinats qui ne s’occupent que des jeunes catholiques. D’autres diocèses gèrent en marge des règles légales des centres de formation où des jeunes peuvent apprendre divers métiers comme la menuiserie, la mécanique, etc. qui leur donneront au moins quelque sécurité dans la vie. Des filles aussi reçoivent une formation professionnelle qui élève leur niveau. A cause de la situation politique, il nous est difficile de nous occuper des jeunes comme nous le voudrions. De leur côté, les jeunes se sentent rejetés, trouvent qu’on ne les écoute pas. Certains diocèses qui perçoivent cela tentent d’aider au moins les jeunes catholiques par des associations et des mouvements adaptés à eux.

En ce moment, les relations sont loin d’être bonnes entre le gouvernement et la jeunesse et il y a eu des affrontements politiques. C’est pourquoi il ne serait pas prudent de la part de l’Eglise d’avoir trop de jeunes mobilisés même dans des tâches purement religieuses. Il reste que, dans son ensemble, la jeunesse catholique est volontaire et toujours prête pour le service de l’Eglise. Les jeunes prennent au sérieux le devoir d’évangélisation, beaucoup sont très engagés dans les activités de l’Eglise. Ils s’avèrent bons témoins auprès de leurs amis bouddhistes, et proches d’eux.

Vocations sacerdotales et religieuses

La plupart des missionnaires étrangers ont été expulsés en 1965. L’Eglise a donc dû compter sur les vocations du pays même pour le service du Seigneur. Il n’y a qu’un grand séminaire national, et tous les candidats au sacerdoce des différents diocèses y sont envoyés pour leurs études ecclésiastiques. Les professeurs sont tous du pays. Quelques-uns ont acquis pendant quelques années à l’étranger les qualifications nécessaires pour leur enseignement. Chaque année plus d’une centaine d’élèves poursuivent leurs études au grand séminaire national de Rangoon.

La même chose est vraie du séminaire de Maymyo, petite ville du nord du pays où les candidats au sacerdoce font leurs études de philosophie pendant deux ans avant d’entrer au grand séminaire de Rangoon. Là aussi le nombre des élèves dépasse la centaine. Il existe encore plusieurs petits séminaires dans certains diocèses, où sont formés des candidats en nombre plus grand encore.

L’effort est aussi important, davantage même, en faveur des vocations à la vie religieuse. Aujourd’hui, les congrégations masculines et féminines sont en expansion, leurs vocations sont nombreuses et promettent beaucoup. Le travail accompli par les religieuses est très apprécié de tous les évêques et on les demande avec insistance dans tout le pays. Récemment, le gouvernement ayant allégé sa réglementation pour les voyages à l’étranger, beaucoup de prêtres et de religieux en ont profité pour entreprendre des études plus poussées et des séjours de formation qui vont leur permettre de se mettre à jour et d’élargir idées et méthodes.

L’engagement des laïcs

L’Eglise de Birmanie a pris conscience de l’existence du laïcat. Des efforts inédits sont faits pour l’inclure dans le travail d’évangélisation. Mais c’est un processus lent, parce que la mentalité birmane incline à réserver toutes les tâches d’Eglise et les affaires ecclésiastiques à la hiérarchie et au clergé. La tendance moderne pour une plus grande participation des laïcs dans l’Eglise en général apparaît aujourd’hui en Birmanie. L’Eglise attache davantage d’importance à l’action menée par les laïcs. Il y a une conscience de plus en plus vive du rôle qui leur revient et des chances et des occasions leur sont données pour le jouer davantage.

Le feu d' »Evangélisation 2000″ a pris en Birmanie. Des associations ont été constituées. Des programmes ont été tracés par les évêques. Beaucoup de responsabilités ont été confiées aux laïcs. Il y a toutefois des difficultés dues à la situation économique et politique du pays. De sérieux obstacles subsistent, les activités sont quelquefois freinées, voire empêchées. Le niveau d’instruction de notre laïcat est plutôt bas, la majorité a du mal à se montrer à la hauteur. Bien des qualités leur manquent et ils ne sont pas encore capables de diriger. On ne peut pas encore leur confier une tâche qui réclame une gestion responsable. C’est maintenant seulement que les évêques et les prêtres s’attellent au travail de former les laïcs à prendre de plus en plus de responsabilités.

La situation présente

La situation politique est plutôt incertaine. La vie n’est pas tellement paisible et libre. L’atmosphère est plutôt répressive. L’armée contrôle tout et domine en tout. Les chefs militaires favorisent ouvertement le bouddhisme et accumulent pour lui les privilèges.

Il y a eu au contraire des cas de pression et de persécution à l’égard de l’Eglise catholique. Mais la prudence nous conseille de ne pas étaler ces ennuis au grand jour. Sous des dehors de paix et de liberté de la religion, l’Eglise n’est pas entièrement libre. Nous sommes très attentifs à ne donner au gouvernement aucun motif de nous incriminer en quoi que ce soit. C’est une position difficile et précaire. L’Eglise fait de son mieux pour conserver une relative liberté religieuse, dans la crainte qu’une réaction inconsidérée de sa part vienne compromettre ce délicat équilibre et entraîne une réduction complète de ses activités.

D’autres problèmes sérieux tourmentent l’Eglise : les conséquences pour elle de la mauvaise administration civile, les difficultés financières, le manque de moyens pour aider les gens, les difficultés de transport et de communication… Toutes ces entraves gênent notre apostolat. Pourtant, l’Eglise fait des progrès soutenus dans l’évangélisation. Les vocations augmentent. La collaboration plus étroite entre la hiérarchie et le laïcat est un signe encourageant. Nous avons confiance d’avoir, avec l’aide de Dieu, à faire dans les années qui viennent une riche moisson.

Evangélisation 2000

Une nouvelle vague de ferveur entraîne l’Eglise au moment où la conférence des évêques de Birmanie organise son effort d’évangélisation pour tout le pays. Tous, prêtres, religieux et laïcs y prennent un vif intérêt. Un bureau central a été constitué à Rangoon au niveau national pour l’action d’évangélisation. Un membre de la conférence épiscopale a été chargé de tout l’effort national d’Evangélisation 2000. Il est assisté par dix représentants des dix diocèses : prêtres, religieux, catéchistes, laïcs et jeunes. Jusqu’à présent, quatre réunions générales nationales ont été tenues dans quatre diocèses différents, avec une participation importante et enthousiaste.

L’animation évangélique va très bien et a commencé dans chaque diocèse. Une nouvelle prise de conscience a été suscitée chez les chrétiens. Beaucoup se sont portés volontaires avec enthousiasme et ont offert leurs services dans le cadre des programmes et projets d’Evangélisation 2000 en Birmanie.

Si les conversions du bouddhisme sont lentes et difficiles, leur nombre chez les animistes des montagnes est extrêmement encourageant. Par exemple, dans le diocèse de Keng Tung, près des frontières de la Thaïlande et de la Chine, des villages entiers sont venus à l’Evangile, les demandes de baptêmes se comptent par centaines. De même, dans le diocèse de Lashio, dans la grande région qui s’étend sur l’autre rive de la Salween, sept cent mille Wa attendent l’Evangile. Les préparatifs sont en cours pour le leur porter.

Prêtres, soeurs, catéchistes, jeunes, laïcs ont été mobilisés pour le projet « Evangélisation 2000 » chez les Wa. Les diocèses de Taunggyi et de Loikaw ont organisé des groupes de « jeunes porteurs d’Evangile » dont le zèle se spécialise dans le travail de défrichage et la recherche des conversions dans les villages entièrement païens.

La Birmanie traverse une période particulièrement troublée de son histoire. L’Eglise y va de l’avant avec confiance, malgré les restrictions et les obstacles d’ordre politique, social et économique. Une nouvelle aube s’est levée pour elle, un nouveau printemps est arrivé. Avec l’intrépide saint Paul nous avançons avec courage, redisant avec lui : « Je puis tout en celui qui me donne force ! ».