Eglises d'Asie – Pakistan
Le ministre musulman de la justice critique l’imposition des lois islamiques aux minorités religieuses
Publié le 18/03/2010
Selon M. Haider, la constitution ne doit pas être amendée sans consultation de l’opinion publique. L’instauration du tribunal islamique ne respecte pas la souveraineté du parlement et établit un système judiciaire parallèle. M. Haider ne voit pas non plus pourquoi il faudrait une loi pour faire respecter le prophète. L’Etat n’a promulgué la loi contre le blasphème qu’en raison de l’intolérance de la société pakistanaise. Un amendement est maintenant nécessaire pour limiter les abus engendrés par cette loi. Le ministre est aussi d’avis que le système électoral actuel n’est pas démocratique à l’égard des minorités.
Ses propos ont provoqué des réactions. Le 20 décembre 1993, les chefs de l’opposition ont accusé M. Haider d’enfreindre la loi sur le blasphème du seul fait qu’il la critique. Les dirigeants du parti conservateur « Jamiat-e-Ulema-e-Islam » ont menacé de lancer une campagne contre le gouvernement s’il ne respecte pas la loi islamique. Mais M. Joseph Francis, secrétaire général du « Parti national chrétien du Pakistan », a demandé au gouvernement de ne pas se laisser intimider par les menaces des fondamentalistes. Et le 23 décembre, la commission « Justice et paix » des supérieurs majeurs des religieux a approuvé la déclaration du ministre de la Justice.