Eglises d'Asie

Rome et Pékin démentent qu’un accord ait été conclu entre la Chine et le Vatican

Publié le 18/03/2010




D’après un quotidien de Hongkong (South China Morning Post, 26 janvier) qui rapporte des propos de Jean-Paul II à un journaliste japonais, le pape ne néglige aucune occasion pour tenter de nouer des relations avec les autorités de Pékin et avec l’Eglise officiellement reconnue par le gouvernement chinois et il a grand désir de se rendre en visite en Chine. Mais, aurait ajouté le pape, beaucoup reste à faire avant que le Vatican et Pékin renouent des relations formelles.

Selon une dépêche de l’agence France-Presse, le gouvernement chinois a déclaré qu’il n’est pas possible d’envisager une visite du pape à Pékin tant que le Vatican persiste dans son refus de reconnaître la Chine et dans son soutien à l’Eglise clandestine. Devant les journalistes, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a répété les deux conditions préalables, depuis longtemps formulées, d’une normalisation : le Vatican doit d’abord rompre ses relations avec Taiwan et il doit cesser d’interférer dans les affaires internes de l’Eglise catholique en Chine.

Au sujet de la première condition, rien n’indique que le Vatican envisage le transfert de représentation diplomatique de Taipei à Pékin. Un responsable du département Europe au ministère des affaires étrangères de Taipei, Yeh Er-chang, l’a confirmé le 11 janvier à l’agence UCAN. Et un porte-parole du même ministère a dit sur les ondes de la radio officielle que Taipei maintient des communications sans heurts avec le Vatican et qu’il n’y a aucun indice d’une prochaine reprise des relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin.

En redisant publiquement son désir de se rendre un jour en Chine, le pape a confirmé que les ponts ne sont pas coupés entre le Saint-Siège et les autorités de Pékin. Son rappel du long chemin qui reste à parcourir ne dément pas l’apparition de signes de rapprochement, l’ouverture de nouvelles perspectives (3). Les observateurs de l’Eglise de Chine sont néanmoins partagés. Les uns s’en tiennent au fait que le gouvernement chinois durcit çà et là ses contraintes et ne donne aucun indice qu’il va reconnaître aux catholiques le droit d’exercer librement leur religion, sans interférence de sa part. Mais d’autres disent que le désir très vif du pape de rendre visite aux catholiques de Chine pourrait inciter les diplomates du Vatican à chercher à aplanir la voie de la normalisation.