Eglises d'Asie

Les programmes d’éradication de la culture du pavot rencontrent un certain succès dans la minorité Wa

Publié le 18/03/2010




Dans la région du Triangle d’or qu’elle contrôle, répression et religion sont les armes de la campagne entreprise par l’armée Wa contre les producteurs de pavot. Selon les observateurs, les chefs de l’armée Wa ont pris conscience depuis quelques années qu’ils n’obtiendraient jamais la reconnaissance internationale qu’ils recherchent, tant que d’énormes quantités d’opium et d’héroïne continueraient à provenir de leur territoire. Depuis 1990, l’armée Wa et le pouvoir central de Rangoon observent une trêve qui permet aux Wa de s’administrer librement.

Un programme a donc été mis en place en 1992 quand deux missionnaires chrétiens de Taiwan sont arrivés et ont offert leur aide. Le but est d’éradiquer la culture du pavot d’ici l’an 2005. “Nous avons commencé à appliquer le plan avec les soldats de l’armée Wa. On leur interdit strictement de cultiver l’opium et quiconque est pris sur le fait est exécuté”, dit le colonel Theng Kwang Ming commandant de la région frontalière de la Thaïlande. Vingt-six soldats Wa ont déjà été mis à mort pour ce motif depuis deux ans. “Quant aux civils des villages, les missionnaires les éduquent et fournissent aux volontaires des cochons d’élevage et des semences d’autres plantes afin de remplacer le pavotcontinue le colonel. Les volontaires qui retournent à la culture du pavot après avoir bénéficié de l’aide des missionnaires sont généralement condamnés à deux ans de travaux forcés s’ils sont pris.

Les missionnaires chrétiens de Taiwan sont pleins d’espoir et estiment que le programme devrait être efficace à long terme et amener les Wa au christianisme: “Nous préparons les Wa au christianisme en éduquant leurs enfants” dit Chi Shiung, l’un des deux missionnaires. “Je pense que le programme d’éradication de la culture du pavot sera efficace à long terme. Mes espoirs sont placés sur la nouvelle génération. Nous ne pouvons pas changer les anciens, mais nous pouvons changer les jeunes

Depuis la mise en application du projet, 20 000 paysans environ ont abandonné la culture du pavot pour l’élevage de cochons et pour d’autres cultures. Il y a encore beaucoup à faire, estime Chi Shiung, car environ 700 000 personnes vivent encore du pavot dans la région.