Eglises d'Asie

Trente mille villageois sont soumis au travail forcé pour construire une ligne de chemin de fer

Publié le 18/03/2010




Le travail forcé et non payé imposé aux villageois n’est pas une nouveauté en Birmanie sous le régime militaire (2). Dans un passé récent, des milliers d’hommes et de femmes des minorités ethniques des régions frontières ont été forcés de porter à dos d’homme les armes lourdes de l’armée lors de ses offensives contre les groupes rebelles.

Depuis le mois de décembre 1993, 10 000 membres des minorités Mon et Karen à la frontière de la Thaïlande ont été mobilisés de force pour construire 160 kilomètres de chemin de fer de la ville de Ye, dans l’Etat Mon, à Tavoy dans le Tennasserim. Des observateurs estiment qu’avant la fin de la saison sèche en mai plus de 30 000 personnes seront assujetties à ce travail forcé. Selon des sources proches de la résistance, ni nourriture ni soins médicaux ne sont fournis aux travailleurs.

La construction de ce chemin de fer a sans aucun doute été décidée pour des raisons militaires et stratégiques. Les armées rebelles des minorités Mon et Karen contrôlent en effet une partie du territoire dans ce secteur. Des centaines d’habitants ont déjà quitté leurs villages pour échapper à la mobilisation et se sont réfugiés sur la frontière thaïlandaise dans les zones contrôlées par l’armée Mon. Mais celle-ci n’a pas les ressources nécessaires pour les nourrir. Les organisations de réfugiés en Thaïlande craignent des arrivées massives dans cette région à travers la frontière.

La télévision birmane qui fait assez souvent allusion aux projets de construction d’infrastructures de ce genre, dit des villageois “qu’ils se dévouent à leur travail avec enthousiasme au service du bien commun