Eglises d'Asie

Un prêtre éducateur appelle à assainir l’environnement moral

Publié le 18/03/2010




“Il faut purifier notre société de toutes les influences malsaines, délètères et moralement mauvaises qui la salissent. Ce devoir incombe à tous les hommes de jugement sain qui ont le souci du bien public. Le gouvernement dépense des sommes énormes pour entretenir notre environnement physique. Ne devrait-il pas aussi nettoyer notre environnement moral? Il faut que nos parlementaires prennent des mesures énergiques pour que soient supprimées toutes ces influences dégradantes qui pervertissent notre jeunesse: la pornographie, la drogue, la violence, le sexe dans les médias”. Le P. B. Stanley Abeysekera, recteur du collège Saint-Joseph de Colombo, n’a pas mâché ses mots le 11 janvier 1994, dans le rapport annuel d’activité du collège, lu en présence du ministre du commerce M. A.R. Mansoor et d’un personnage important de l’armée, le général G.H. de Silva.

Comme professeur et responsable d’école, continue le recteur, j’en appelle à tous ceux qui occupent un office public, aux dirigeants religieux, aux hommes de bonne volonté. Je leur demande de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les gens puissent vivre honnêtement et que notre société soit débarrassée de tous les maux qui l’accablent”.

Le prêtre signale plusieurs de ces maux qui affectent la jeunesse, tels l’absence de vraies relations humaines, la privation d’affection, même de la part des parents. “Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment de but dans la vie. Ils souffrent d’une instabilité radicale. Après toute l’éducation que nous leur donnons dans nos écoles, dans nos universités et ailleurs, les jeunes doivent encore faire face au chômageLe Père signale encore la différence de niveau de vie entre la ville et la campagne, les inégalités entre riches et pauvres, les injustices créées par le népotisme quand les gens cherchent un emploi, l’inquiétude devant l’avenir.. La jeunesse, dégoûtée de la vie, “se tourne alors vers la drogue, l’alcool ou se livre à toutes sortes d’aberrations sexuelles, afin d’échapper à sa solitudeLa violence dans les médias, les assassinats en série et dépourvus de sens, ont déformé les esprits. “Certains jeunes ne savent plus respecter la dignité de la personne humaine. La vie a perdu à leurs yeux son caractère sacré. Ils abandonnent peu à peu toute pratique religieuse”.

Le P. Abeysekere conclut: “Les éducateurs ne peuvent se contenter de constater tout ce dont souffre notre jeunesse d’aujourd’hui. Il est essentiel qu’ils en analysent les causes, afin de se donner à eux-mêmes une ligne de conduite”.