Le conseil pastoral du diocèse de Jaffna demande au pape de reconsidérer son projet de visite dans le pays

La péninsule de Jaffna, bastion des rebelles tamouls qui se battent pour une patrie tamoule autonome au nord et à l’est du Sri Lanka, est assiégée par les forces gouvernementales, coupée du reste du pays et en proie à une sévère pénurie à cause de l’embargo économique. La résolution adoptée par la session pastorale rappelle que la population de Jaffna est au coeur du conflit ethnique qui déchire le pays et demande au pape :

– soit de reporter sa visite à une date où “nous aurons la liberté et les moyens de nous déplacer sans crainte pour vous accueillir à Colombo“,

– soit de faire prendre des dispositions pour inclure dans sa visite “quelques heures sur le sol baigné de sang de Jaffna, en témoignage de votre sollicitude paternelle pour nous tous qui sommes emprisonnés et menacés d’un plus grand nombre encore de morts et de destructions“,

– soit d’appeler le gouvernement du Sri Lanka à rechercher une solution juste et pacifique avant la visite papale, en consentant des efforts visibles tels que l’ouverture de passages protégés et la levée de l’embargo économique.

Le pape Jean-Paul II a prévu de s’arrêter vingt-quatre heures au Sri Lanka au retour de son voyage en Asie et en Australie en janvier 1995. Ni visite de chef d’Etat ni visite pastorale, cette étape sera motivée, à l’invitation de la conférence épiscopale, par la béatification de Joseph Vaz, missionnaire goanais du dix-septième siècle vénéré comme “l’apôtre du Sri Lanka”.