Eglises d'Asie

Tibet : le plan d’urbanisation de Lhassa met la culture tibétaine en danger et favorise les immigrants chinois

Publié le 18/03/2010




Des milliers de Tibétains ont déjà été expulsés de Lhassa par les autorités chinoises qui démolissent des quartiers entiers de la ville (4). Depuis 1989, 5 000 maisons tibétaines ont été détruites et 10 000 sont menacées. Par ailleurs les plans de relogement favorisent outrageusement les immigrants chinois par rapport aux Tibétains. Cette opération est conduite dans le but de porter un coup fatal à la culture tibétaine, accuse un rapport de deux cents pages publié en mars 1994 en Hollande par le “Centre international pour le droit au logement et contre les évictions”. Selon ce rapport, le plan d’urbanisation mis en place à Lhassa a pour objectif de remplacer la population tibétaine par les immigrants d’origine chinoise : “seules les constructions tibétaines sont concernées et le plan est de faire de Lhassa une ville plus facilement habitable par les Chinois. Les urbanistes ont décidé que tous les bâtiments historiques de Lhassa seraient détruits avant l’an 2000

Le rapport est publié au moment où les Etats-Unis s’interrogent pour savoir si la clause commerciale de la nation la plus favorisée sera reconduite pour la Chine. L’une des conditions mises en avant par l’administration Clinton est que des avancées significatives soient constatées dans le respect par la Chine des droits de l’homme au Tibet. L’auteur du rapport, Scott Leckie, a déclaré que la date de publication du rapport n’avait pas été choisie en fonction des négociations sino-américaines mais qu’il s’agit d’une simple “coïncidence

Quelques jours auparavant, le 9 mars 1994, à l’occasion du trente-cinquième anniversaire du soulèvement de 1959, le Dalaï-Lama avait pris acte de l’impossibilité de négocier avec Pékin sur la situation au Tibet : “Je dois reconnaître l’échec de mon approche du problème, disait-il. Je suis conscient qu’un nombre croissant de Tibétains, à l’intérieur comme à l’extérieur du Tibet, perdent courage. Parce que je me suis montré conciliant avec les autorités chinoises, beaucoup pensent qu’il n’y a plus d’espoir pour que les Tibétains recouvrent leurs droits fondamentaux et leur liberté.(…) J’avais espéré que mon approche modérée amènerait la Chine à changer sa politique répressive. (…) Mais je dois reconnaître que le gouvernement chinois a rejeté toutes mes ouvertures alors que la gravité de la situation à l’intérieur du Tibet n’a fait que s’accroître. (…) La politique chinoise de répression s’est intensifiée, la marginalisation du peuple tibétain dans son propre pays s’est aggravée, et on extermine peu à peu notre culture et notre religion en exploitant et en détruisant l’environnement”. Le Dalaï-Lama a conclu sa déclaration en appelant la communauté internationale à faire davantage pression sur le régime communiste chinois par des mesures économiques et politiques.