Eglises d'Asie

Une rafle de police à la cathédrale de Kuala Lumpur pour contrôler les Philippines employées de maison

Publié le 18/03/2010




Le 27 mars, à la cathédrale Saint-Jean où elles ont coutume de se rassembler chaque semaine, plus de douze cents employées de maison philippines ont été emmenées par la police au siège des services de l’immigration. Les agents de la force publique ont cerné l’église et y ont même pénétré pour arrêter sans ménagement les jeunes femmes qui fuyaient en tous sens et les contraindre à monter dans les camions amenés pour leur transport. L’opération commencée à huit heures du matin se poursuivit une grande partie de la journée aux bureaux de l’immigration. Les employées de maison munies de leur passeport furent relâchées après un relevé d’identité. Les autres durent attendre que les employeurs ou les agences d’embauche viennent clarifier leur situation.

Au dire du porte-parole de ce département ministériel, l’opération a été organisée pour vérifier le bien-fondé d’articles de presse accusant les travailleuses étrangères de se livrer à la prostitution pendant leurs jours de congé, et afin de s’assurer qu’elles n’étaient pas en infraction avec les termes et les conditions de leur permis de travail.

Dès le lendemain, de vives protestations se sont élevées. Dans un communiqué remis à la presse, un député, N. Madahavan Nair, a dénoncé comme illégales la violation d’un lieu sacré, l’arrestation et la garde de femmes confiées uniquement à des policiers hommes. Un haut fonctionnaire de la police a répondu, tout en indiquant le chiffre de douze cents Philippines interpellées, que l’opération n’avait pas empêché le déroulement des cérémonies à la cathédrale Saint-Jean, mais que celle-ci n’est pas en dehors des pouvoirs d’intervention de la police.