Eglises d'Asie

Après le meurtre d’un chrétien, les responsables des Eglises interviennent auprès du gouvernement provincial

Publié le 18/03/2010




Le 17 avril 1994, cinq évêques catholiques et protestants ont rencontré le premier ministre du Pendjab pakistanais. Ils lui ont remis une lettre signée par de nombreux responsables des Eglises établies dans le pays. Dans ce document, les leaders chrétiens protestent contre le meurtre, le 5 avril précédent, de Manzoor Masih, alors qu’il sortait du tribunal où il était jugé pour “blasphème contre le Prophète” (5).

Les évêques demandent que les assassins de Manzoor Masih soient arrêtés, désarmés et “que pour la sécurité des citoyens, soient bannies les organisations sectaires terroristes”. En présence des évêques, le premier ministre du Penjab pakistanais a téléphoné à la police et donné l’ordre d’arrêter sur le champ les coupables : ces derniers avaient été reconnus par l’une des victimes de la fusillade.

Les responsables des Eglises ont rappelé que “la loi est utilisée à tort et à travers et sans pitié, non seulement pour régler des comptes personnels, mais aussi comme instrument de persécution contre les chrétiens et les autres minorités religieuses”. Ils font remarquer que, presque deux semaines après la fusillade, les meurtriers n’ont toujours pas été arrêtés, alors que la police aurait aisément pu le faire. Ni le président ni le premier ministre ni le gouverneur du Pendjab ni le chef du gouvernement de cette province, n’ont fait la moindre déclaration. Les chrétiens en concluent qu’ils ne sont pas protégés par la loi du pays et que leur droits fondamentaux ne sont pas garantis en dépit des promesses faites par les gouvernements successifs. “Combien de temps allons-nous devoir pleurer nos morts, dans cet état du Pakistan où le terrorisme au nom de l’islam prend des proportions graves… Les ennemis de la société prennent la loi entre leurs mains. Les vies et les propriétés des minorités religieuses ne sont plus en sécurité dans ce pays”.