Eglises d'Asie

Les bouddhistes organisent une « marche de la paix » sur Païlin, bastion des Khmers rouges

Publié le 18/03/2010




Le dimanche 24 avril, à 7 heures du matin, 480 moines bouddhistes, 170 « moniales », quelques centaines de fidèles et une dizaine de catholiques ont commencé une « Marche de la Loi » pour la paix (Dharmayéatra), à l’initiative des vénérables Samdech Moha Ghossananda et Yos Hut. C’est la troisième marche de ce type organisée par les religieux bouddhistes. La première, en 1992, s’était déroulée entre Poipet et Phnom Penh et visait à demander la paix pour le retour des réfugiés (1). La seconde, avant les élections de mai 1993, de Siemréap à Phnom Penh, avait eu un impact important sur la tenue de ces élections.

Les marcheurs de la paix doivent se rendre à Païlin, zone d’intenses combats durant les dernières semaines, et actuellement sous le contrôle des Khmers rouges. Ils traverseront ensuite des territoires tenus par les Khmers rouges avant d’atteindre Angkor, haut-lieu symbolique et spirituel du pays où ils arriveront dans un mois après avoir parcouru 400 kilomètres.

Plusieurs lectures de l’événement sont proposées par les journaux khmers. Certains y voient une démarche à caractère politique, voire une provocation à l’égard des Khmers rouges; mais l’annonce de la marche a précédé de plusieurs mois les combats sanglants de ces dernières semaines autour de Païlin. D’autres pensent que les Khmers rouges engrangeront un bénéfice politique non négligeable en autorisant le bon déroulement de la marche, montrant ainsi qu’une véritable liberté règne chez eux. D’autres encore accusent le vénérable Ghosananda d’avoir organisé et maintenu la marche dans le but d’obtenir le prix Nobel de la paix.

Il semble cependant que cette marche soit plus simplement une initiative religieuse, traditionnelle chez les bouddhistes, manifestant la conviction que seules les valeurs morales pourront sauver le pays.