Eglises d'Asie

En dépit d’une attaque des Khmers rouges, les moines et les nonnes bouddhistes poursuivent leur marche de la paix

Publié le 18/03/2010




Un millier de moines et de nonnes bouddhistes ont commencé le 24 avril 1994 une marche de quatre cents kilomètres vers Angkhor Wat, à travers le territoire dévasté du nord-ouest (1). Le Vénérable Maha Ghosanada Thero conduit le cortège comme un “pèlerinage de la paix” (Dharma Yatra). “Ainsi voulons-nous affirmer, a-t-il dit, notre adhésion à la non-violence comme moyen de mettre fin au conflit” . C’est la troisième marche de ce genre que le patriarche suprême mène à travers le Cambodge. La précédente eut lieu l’an dernier à la veille des élections. Le Vénérable avait alors expliqué le sens d’un pèlerinage: “Chaque pas est une méditation, une prière, chaque pas construit un pont”. La première fois, en 1992, il accompagnait les réfugiés cambodgiens qui avaient vécu dans les camps: “La souffrance du Cambodge a été profonde, confiait-il. De cette souffrance vient une grande compassion. La compassion pacifie le coeur, la famille, la communauté, le pays”(2).

Les pèlerins en marche aujourd’hui vers Angkhor Wat sont escortés par des soldats du gouvernement cambodgien. Le 30 avril, ils ont été pris sous le feu croisé de ces soldats et des Khmers rouges. Un moine et une religieuse bouddhistes ont été tués, quatre pèlerins cambodgiens, blessés. Les Khmers rouges ont arrêté puis relâché après quelques heures trois Cambodgiens et six étrangers qui s’étaient joints au pèlerinage ; ils ont ensuite repris place dans le cortège. Des habitants des villages se tiennent sur le parcours des pèlerins pour recevoir l’eau de bénédiction et des prières.