Eglises d'Asie

Selon Mgr Jin l’Eglise de Chine souffre d’une grave pénurie de prêtres

Publié le 18/03/2010




Participant récemment à une rencontre organisée à Hongkong par l’Alliance biblique universelle, Mgr Aloysius Jin Luxian, jésuite, qui est depuis 1985 évêque de Shanghai approuvé par le gouvernement, a dit que l’Eglise de Chine souffre d’une grave pénurie de prêtres.

On ne connaît pas le nombre des catholiques chinois, qu’ils appartiennent à l’Eglise “ouverte” reconnue par le gouvernement ou à l’Eglise “clandestine”, opposée à toute coopération avec lui. Mgr Jin situe ce nombre aux alentours de six millions, en comptant comme catholiques les baptisés qui fréquentent régulièrement l’église.

Au service de ces fidèles, il y a un millier de prêtres. Le chiffre était le même il y a une douzaine d’années, mais, fait remarquer Mgr Jin, l’âge moyen a beaucoup baissé. “Quand je suis sorti de prison en 1982, les mille prêtres de Chine étaient tous âgés. La moitié d’entre eux sont morts. Aux cinq cent prêtres très âgés qui restent s’ajoutent aujourd’hui un peu plus de cinq cents prêtres jeunes”.

Selon Mgr Jin, le diocèse de Shanghai compte 155 000 catholiques et a ouvert soixante-trois églises. Mais il ne dispose que de vingt-six prêtres, dont cinq ont plus de 80 ans et cinq seulement moins de 60. S’ajoutent à cet effectif huit prêtres venus d’autres diocèses pour animer le séminaire régional de Sheshan, qui est à une heure de voiture de Shanghai. “D’ici trois ans, ajoute Mgr Jin, quinze élèves de ce séminaire seront ordonnés pour mon diocèse, si bien que mon successeur aura plus de prêtres que je n’en ai eus” . En plus de ses étudiants de Sheshan, Mgr Jin compte aussi sur les laïcs et les séminaristes qu’il a envoyés étudier en France, en Allemagne et aux Etats-Unis.

Des travaux de rénovation de la résidence de Mgr Jin et d’un couvent ont été entrepris. “D’ici quatre ans la maison sera prête, il y aura davantage d’argent, de nouveaux prêtres, mais plusieurs prêtres d’aujourd’hui seront morts, je le crains”.

“Il nous reste environ soixante-dix soeurs âgées, dont nous avons la charge. A peine une poignée d’entre elles sont encore capables de travailler. Les autres ne peuvent plus que prier pour nous. Nous avons rouvert le noviciat il y a neuf ans. Il y a maintenant quatre-vingt postulantes. Plus tard j’en admettrai davantage”.

L’évêque déplore que les jeunes de Shanghai aujourd’hui ne songent guère à une vocation religieuse. “Il y a si peu de vocations dans mon diocèse que je demande aux autres évêques de m’envoyer des jeunes gens et des jeunes filles en renfort”. Cinquante des quatre-vingt postulantes viennent d’autres diocèses.