Eglises d'Asie

Les organisations religieuses reconnues réclament la restitution de leurs biens et d’importantes mesures sociales

Publié le 18/03/2010




Du 8 au 19 mars 1994 à Pékin, neuf catholiques et cinquante responsables d’autres communautés religieuses ont participé parmi deux mille délégués à la deuxième session de la huitième conférence politique consultative du peuple chinois. Organe du Front uni dirigé par le Parti communiste, cette conférence rassemble des délégués qui ne sont pas tous membres du Parti. L’un des participants, Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholique chinois (2), a donné ensuite le compte rendu suivant.

La session du mois de mars de la Conférence a d’abord été consacrée au rapport de son comité permanent et à un rapport du premier ministre Li Peng. Les statuts de la conférence ont été amendés pour habiliter ses membres à discuter des affaires politiques. Selon un article modifié des statuts, la conférence aura à promouvoir, tant au niveau national qu’à celui des régions, l’application de la politique religieuse de l’Etat, unira tous les patriotes et les croyants dans leur contribution au bien-être et à l’unité du pays.

La commission religieuse de la Conférence a soulevé de nouveau le problème de la restitution des propriétés des organisations religieuses occupées par des services du gouvernement et insisté pour qu’elle ait lieu rapidement. Car, rappelle Liu, “ce problème affecte la subsistance et la situation économique des groupes religieux”. D’après lui, “il existe une politique de l’Etat concernant la restitution de leurs biens aux organisations religieuses, mais elle n’est pas bien appliquée à l’échelon local”.

Les responsables religieux ont également soulevé des questions sociales, comme celle des “bons” remis en guise de monnaie aux paysans en échange de leur production (3). Il a été demandé au pouvoir civil de cesser de prendre vis-à-vis des paysans des engagements qu’il risque de ne pas pouvoir tenir, à cause de sa situation financière difficile et des transferts budgétaires imposés par le développement économique. Autre grave problème, celui des caisses vides de l’enseignement et des salaires non payés des enseignants. Des délégués des religions à la conférence, ont dénoncé l’ampleur des détournements de fonds et des pratiques de corruption dans le pays, et réclamé une administration honnête, un effort plus vigoureux dans l’éducation civique et l’enseignement de la morale sociale.