Eglises d'Asie

Quinze professeurs de séminaire sont venus en Europe étudier la formation des candidats au sacerdoce

Publié le 18/03/2010




Un groupe de quinze prêtres chinois accompagné de l’évêque “officiel” de Pékin, Mgr Michel Fu Tieshan, a fait une tournée européenne qui les a menés d’abord en Belgique puis en France au mois de mai 1994. Le 15 mai, ils avaient reçu la permission officielle de Pékin pour concélébrer avec le pape à la cathédrale de Bruxelles à l’occasion de la béatification du Père Damien. Le Vatican avait aussi donné son accord. Bien que la cérémonie ait été supprimée à cause de l’indisponibilité de Jean-Paul II, on peut penser que les permissions accordées tant à Rome qu’à Pékin constituent un “geste” mutuel de bonne volonté. Il indique sans doute que les négociations continuent entre les deux parties. Il ne signifie pas nécessairement que ces négociations ont franchi une étape importante. Il faut noter en effet que l’évêque de Pékin n’est arrivé à Bruxelles que le 16 mai et n’était donc pas prévu dans la concélébration de la veille.

Mis à part l’évêque (Fu Tieshan), le vice-recteur du séminaire national de Pékin (Sun Shang’en) et le secrétaire de la commission catholique des relations avec l’étranger (Li Guoliang), les membres du groupe sont de jeunes prêtres ordonnés depuis moins de dix ans et qui ont été nommés récemment professeurs de séminaire. L’objet principal de leur voyage était d’étudier la manière dont les séminaristes sont formés en Belgique et en France.

Leur voyage a été organisé par l’Association des quatre mers, dont le siège social est à Louvain et qui regroupe divers organismes chrétiens européens en lien avec l’Eglise de Chine. L’initiative du voyage revient à Mgr Fu Tieshan, évêque “officiel” de Pékin et responsable du séminaire national de la capitale. La tournée des quinze prêtres est donc d’ordre privé.

Ils ont tous été ordonnés par des évêques reconnus par le gouvernement chinois sans lien officiel avec Rome, et certains d’entre eux sont même très liés à l’Association patriotique des catholiques chinois, courroie de transmission du Parti communiste. En dépit de cela, il ne fait aucun doute que ces prêtres, comme la plupart des catholiques qui fréquentent par la force des choses les églises officielles, souffrent vivement de la séparation d’avec Rome qui leur est imposée.

En France où ils sont arrivés le 20 mai, leur programme a comporté la visite de plusieurs séminaires régionaux et de lieux de pèlerinage comme Lisieux ou Lourdes. Ils ont rencontré aussi en privé quelques évêques français dont Mgr Duval, archevêque de Rouen et président de la Conférence épiscopale française.

Il est très difficile de dire dans l’immédiat comment réagiront les catholiques chinois “clandestins”, mais on peut imaginer qu’ils ne seront pas très satisfaits du “geste” posé par Rome et Pékin même s’il n’est pas très significatif. Leurs chefs ont lancé des appels à Rome récemment pour que le Vatican, dans ses négociations avec Pékin, ne cède rien de ce qui leur paraît essentiel, en particulier en ce qui concerne la nomination des évêques (1).