Eglises d'Asie – Chine
Tibet : une lutte pour le pouvoir entre des chefs religieux fait le jeu de Pékin
Publié le 18/03/2010
L’enjeu de la querelle est le contrôle de l’ordre Kagyu et du patrimoine du monastère Rumtek. La désignation de Dorjii a été acceptée par le Dalai Lama et par le Bureau des affaires religieuses de Chine. Depuis l’échec de l’insurrection tibétaine en 1959, c’est la première fois que le chef spirituel tibétain en exil et Pékin sont d’accord sur le successeur spirituel d’un lama défunt. Toutefois le gouvernement chinois approuve si bien le choix de Dorjii qu’il semble répugner à le laisser aller au Sikkim. Des observateurs se demandent si le pouvoir n’essaye pas d’influencer le futur chef d’une importante école du bouddhisme tibétain qui pourrait rivaliser avec le Dalai Lama.
Pékin dirige actuellement l’enquête destinée à trouver celui qui réincarnera le deuxième chef tibétain par la puissance, le Panchen Lama (7). Celui-ci était resté au Tibet après la fuite du Dalai Lama en 1959. Il avait coopéré avec le Parti communiste et soutenu la présence chinoise au Tibet, jusqu’à sa mort en 1989. La querelle de succession dans l’ordre Karma Kagyu que le China Daily vient de rapporter en première page donne peut-être à Pékin l’espoir qu’elle fera surgir un leader tibétain prochinois, comme l’ancien Panchen Lama.