Eglises d'Asie

Des bouddhistes demandent au gouvernement de redonner à leur religion la place que lui reconnaît la constitution

Publié le 18/03/2010




Dans une pétition datée du 24 mai 1994 pour laquelle ils cherchent à rassembler des millions de signatures, les représentants des deux communautés bouddhistes Asgiria et Malwatta, de Kandy, demandent au gouvernement de redonner au bouddhisme la première place conformément à la constitution. Selon les auteurs de la lettre, le gouvernement en serait venu à considérer le bouddhisme comme une religion parmi d’autres dans le pays.

Les mêmes chefs religieux estiment que le dialogue interreligieux est une mystification. Ils demandent que les enfants en pré-scolarité ne reçoivent pas d’autre enseignement religieux que celui auquel croient leurs parents, qu’aucun orphelinat ne puisse être ouvert sans l’accord préalable des services sociaux du gouvernement, qu’un comité spécial soit mis sur pied pour étudier les problèmes auxquels les moines bouddhistes font face. Ils réclament de plus que seuls les moines bouddhistes soient autorisés à porter la couleur safran traditionnelle.

On pense que les dirigeants bouddhistes qui ont pris l’initiative de lancer cette campagne de signatures ont été motivés par l’activisme de certains groupes fondamentalistes chrétiens, contre lesquels les responsables de toutes les religions établies, y compris les Eglises chrétiennes, se sont élevés récemment (17). Certains observateurs rappellent aussi que des élections nationales doivent avoir lieu en décembre 1994 et que les voix bouddhistes auront leur poids. Les deux communautés qui ont pris l’initiative de la pétition sont très liées à l’élite politique de Colombo ainsi qu’aux deux plus importants partis du pays.