Eglises d'Asie – Chine
Les Eglises « domestiques » protestantes ne veulent pas se plier à l’obligation d’enregistrer leurs lieux de culte
Publié le 18/03/2010
Le révérend résume ainsi sa position : » Nous sommes une église des Trois autonomies, mais non déclarée » . Il admet tout à fait le nouveau réglement des activités religieuses des étrangers en Chine (6). « Il n’est pas bien, dit-il, que des étrangers viennent ici prêcher. Dès lors qu’un Chinois est capable de le faire, c’est à lui de le faire. Le gouvernement nous accuse toujours de compter sur les étrangers. Mais ce n’est pas vrai. L’une des trois « autonomies » consiste à prêcher nous-mêmes. C’est ce que nous faisons. »
Au nom de l’autonomie de gestion, le révérend n’envisage pas de déclarer son centre de culte (7). « Les lois nouvelles, fait-il observer, disent que nous pouvons nous contrôler nous-mêmes. Et d’après ce qu’on entend, chaque ville, chaque localité a ses réglements. Personne ne songe donc à se faire enregistrer » . Les chefs d’Eglises clandestines du Henan, d’Anhui, du Zhejiang et de la Chine du nord qui sont passés à l’église de Damazhan au cours des dernières semaines ont dit à son pasteur ne connaître aucune église qui ait accepté récemment d’être enregistrée.
Il reste vrai que Pékin paraît décidé à contrôler les églises clandestines, qui ont poussé comme des champignons. Elles réuniraient de trente à soixante millions de membres réguliers, alors que l’officielle Eglise protestante des « Trois autonomies » en totalise sept millions. Lamb pense donc que la reprise de la répression n’est qu’une question de temps. Elle s’annonce selon lui par les distributions du texte des nouveaux réglements que l’Eglise locale des « Trois autonomies » vient de commencer à faire dans les rues de Canton.