Libérations et arrestations se succèdent au sein du clergé catholique “clandestin”

Dans le Fujian, selon des sources catholiques locales, le P. Guo Xijin et un séminariste, arrêtés à Fu’an en décembre 1993, ont été libérés au mois de février suivant au moment du nouvel an lunaire. Ils avaient été accusés d’avoir illégalement organisé des classes de formation pour 90 religieuses (2). Trois autres séminaristes et le P. Miao avaient été libérés quelques semaines auparavant. Selon les mêmes sources, il semble que dans cette région du Fujian les autorités soient devenues plus tolérantes à l’égard des communautés catholiques “clandestines” qui refusent de se faire enregistrer officiellement. L’évêque ordonné sans l’autorisation du Bureau des affaires religieuses, Mgr Xie Shiguang, et son auxiliaire, Mgr Vincent Houang Shoucheng, vivent à l’évêché de Luojiang et vaquent à leurs occupations sans être inquiétés. Il est vrai que, dans ce diocèse de Mindong, 70% des 60 000 catholiques appartiennent à l’Eglise “clandestine”.

Dans la province du Hebei, selon d’autres sources, le P. Xu Guoxin de Langfang a été libéré en avril 1994, huit mois avant la fin de la peine de trois ans à laquelle il avait été condamné en décembre 1991. Il habite avec l’évêque “clandestin”, Mgr Paul Song Weili, mais reste interdit de prédication. De même, le P. Wei Jingyi, secrétaire général de la conférence épiscopale “clandestine” (3), arrêté en janvier 1994 pour activités illégales, a été libéré au mois de mai suivant et est retourné à Qiqihar dans sa province du Heilongjiang. Le P. Wang Xiucheng, supérieur du séminaire “clandestin” de Baoding dans le Hebei a lui aussi été libéré récemment.

Dans la même province du Hebei, selon l’agence gouvernementale Chine Nouvelle, les Pères Cui Tai et Zhang Li ont été libérés en mai 1994 en même temps que trois chrétiens protestants avant la fin de leur peine. Accusés d’avoir “troublé l’ordre social et menacé la sécurité publique au moyen de la religionils avaient été condamnés à un an de rééducation par le travail pour l’un et trois ans pour l’autre à Zhangjiakou.

Mais d’autres prêtres et un évêque ont été arrêtés au cours des dernières semaines. Selon des sources catholiques de Taiwan, Mgr Jean-Baptiste Liang Xisheng, évêque “clandestin” de Kaifeng dans la province du Henan a été emmené par la police le 18 mars 1994. On est sans nouvelle de lui depuis cette date.

Selon des sources proches du cardinal Gong Pinmei (4) aux Etats-Unis, trois autres prêtres auraient été arrêtés en mars et avril dans la province du Hebei : le P. Li Jianjin a été battu et emmené par dix policiers, le 4 mars 1994, alors qu’il célébrait la messe chez lui à Handan. Le P. Lu Dongliang a, lui, été arrêté le 2 avril 1994 avec onze catholiques à Fengfeng alors qu’il présidait la vigile pascale. Un autre prêtre du nom de Yan Chongming a été emmené aussi à cette époque-là par la police, mais on ignore dans quelles circonstances.