Eglises d'Asie

La Conférence épiscopale “clandestine” demande à être invitée à la prochaine assemblée générale de la FABC à Manille

Publié le 18/03/2010




La Conférence épiscopale formée en novembre 1989 par des évêques qui se veulent fidèles à Rome et refusent d’être inféodés à l’Association patriotique des catholiques chinois (6) a demandé à être officiellement invitée à l’assemblée générale de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC) qui doit se tenir en présence du pape Jean-Paul II à Manille du 10 au 19 janvier 1995.

La lettre de la Conférence épiscopale chinoise est datée du 20 janvier 1994 et est adressée à Mgr Etienne Fumio Hamao, évêque de Yokohama et président du Bureau pour le développement humain de la FABC. Elle est signée par Mgr Pierre Li Guandong, évêque de Yixian dans le Hebei et président de la Conférence épiscopale “clandestine”.

On estime à une cinquantaine le nombre d’évêques “clandestins” dans le pays. On ne sait pas combien d’entre eux soutiennent cette conférence épiscopale non inféodée à l’Association patriotique. Jusqu’au milieu de l’année 1993, les activités de la conférence étaient à peu près inexistantes à cause des arrestations qui avaient suivi sa fondation en 1989. Sa réactivation a suivi la sortie de prison d’un certain nombre de ses dirigeants.

Le P. Edward Malone, secrétaire général de la FABC, a confirmé avoir reçu la demande des évêques chinois. Il note cependant que, pour pouvoir joindre la FABC, une conférence épiscopale doit d’abord être formée “selon les lois du droit canon”. Sa demande doit ensuite être examinée et acceptée par l’assemblée générale de la FABC.

Un observateur de l’Eglise en Chine estime qu'”il sera difficile à la FABC d’accepter cette demande en raison des problèmes politiques qu’elle pose”. Ni la Conférence épiscopale “clandestine”, ni la Conférence épiscopale “officielle” ne sont reconnues par le Vatican. Une invitation à l’assemblée générale de la FABC équivaudrait à une reconnaissance de fait de la conférence “clandestine” et personne, dans les milieux bien informés, n’imagine que le Vatican puisse aujourd’hui prendre le risque de donner prise à d’éventuelles accusations d’ingérence dans les affaires intérieures chinoises qui ne manqueraient pas d’être lancées si l’invitation était envoyée.