Eglises d'Asie

Des responsables de l’Eglise s’inquiètent de l’évolution politique du pays

Publié le 18/03/2010




« On peut craindre la mise en place d’un appareil policier semblable à celui des années 1988-1990 », dit le P. François Ponchaud, prêtre des Missions étrangères de Paris en poste à Phnom Penh (1), interrogé par Eglises d’Asie le 10 juillet 1994, après la tentative avortée de coup d’Etat du 1er juillet et la décision du parlement, quelques jours plus tard, de mettre les Khmers rouges « hors-la-loi ».

Le 1er juillet, les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur ont arrêté le général Sin Son et le prince Chakrapong qui tentaient de renverser le gouvernement. Quatorze hommes d’affaires thaïlandais ont aussi été mis en détention et les autorités khmères ont immédiatement accusé la Thaïlande d’être impliquée dans le coup d’Etat manqué, ce que Bangkok nie vigoureusement. Dans les jours suivants, plusieurs personnalités du ministère de l’Intérieur, dont certains proches de Chéa Sim, président de l’Assemblée nationale, ont aussi été arrêtés, ce qui a fait naître la rumeur selon laquelle Sar Kheng, ministre de l’Intérieur, serait lui aussi impliqué.

Le 7 juillet, la mise hors-la-loi des Khmers rouges a été votée presque à l’unanimité par le parlement : désormais tout opposant peut être accusé d’être « Khmer rouge » et arrêté sur le champ, ses biens au Cambodge et à l’étranger confisqués. Dès le lendemain, un journaliste a été arrêté pour avoir mis en cause des personnalités gouvernementales qu’il accusait d’être complices du coup d’Etat manqué.