Eglises d'Asie

Xinjiang : répression contre des séparatistes musulmans

Publié le 18/03/2010




L’organe officiel Quotidien du Xinjiang a rendu compte d’une session d’étude sur l’ordre social dans les zones rurales, qui s’est déroulée pendant trois jours jusqu’au 5 août à la capitale Urumqi. Les autorités ont appelé à porter “des coups sévères aux grands criminels et à s’opposer à toute action de sabotage commise par une poignée de séparatistesSelon le quotidien, les activités illégales allant du sabotage d’installations pétrolières, de mines et d’infrastructures de communication jusqu’aux vols à main armée de matériels d’entreprises publiques de la région, “souvent dénoncées, n’ont jamais cessé”. “Des conflits entre les civils ont dégénéré aussi en atteintes à l’ordre social et en affrontements

A la fin de la session, les autorités ont décidé d’inscrire au programme d’action de cette année et de l’année prochaine “la lutte contre le désordre rural” par “le renforcement du contrôle des religionsLeur objectif est “de parer à toute résurgence de la religion féodale abolie, de ses pouvoirs, de son système d’oppression et d’exploitation du peupleDes forces de police seront concentrées “dans les districts où les problèmes sont les plus aigus” .

Dans cette province habitée en majorité par des Ouïgours (9), les autorités viennent donc une nouvelle fois de donner à la criminalité dans les zones rurales des explications ethniques et religieuses. Les preuves avancées sont souvent fort minces, la vraie cause étant à chercher du côté de la pauvreté de la population. De plus en plus, on s’inquiète de voir grandir le séparatisme dans le Xinjiang depuis l’éclatement de l’ancienne Union soviétique et la naissance à l’ouest de la province de nouvelles républiques musulmanes indépendantes, points d’appui et refuges possibles des indépendantistes. En juin, près d’Aksu, non loin de la frontière avec le Kirghizistan, des séparatistes musulmans auraient fait sauter un pont et un bâtiment à un étage. Ceux qui sont convaincus d’actions séparatistes subissent des peines de plus en plus lourdes. Au mois d’avril dernier, plusieurs des onze individus exécutés à Kashgar au cours d’une “campagne contre la criminalité” passaient pour être des séparatistes auteurs de sabotages et d’attentats.