A la fin de la session, les autorités ont décidé d’inscrire au programme d’action de cette année et de l’année prochaine “la lutte contre le désordre rural” par “le renforcement du contrôle des religionsLeur objectif est “de parer à toute résurgence de la religion féodale abolie, de ses pouvoirs, de son système d’oppression et d’exploitation du peupleDes forces de police seront concentrées “dans les districts où les problèmes sont les plus aigus” .
Dans cette province habitée en majorité par des Ouïgours (9), les autorités viennent donc une nouvelle fois de donner à la criminalité dans les zones rurales des explications ethniques et religieuses. Les preuves avancées sont souvent fort minces, la vraie cause étant à chercher du côté de la pauvreté de la population. De plus en plus, on s’inquiète de voir grandir le séparatisme dans le Xinjiang depuis l’éclatement de l’ancienne Union soviétique et la naissance à l’ouest de la province de nouvelles républiques musulmanes indépendantes, points d’appui et refuges possibles des indépendantistes. En juin, près d’Aksu, non loin de la frontière avec le Kirghizistan, des séparatistes musulmans auraient fait sauter un pont et un bâtiment à un étage. Ceux qui sont convaincus d’actions séparatistes subissent des peines de plus en plus lourdes. Au mois d’avril dernier, plusieurs des onze individus exécutés à Kashgar au cours d’une “campagne contre la criminalité” passaient pour être des séparatistes auteurs de sabotages et d’attentats.