Pourtant, beaucoup de preuves et de témoignages détaillés indiquent que telle est bien la politique de la Chine au Tibet depuis de nombreuses années. Sans vouloir pousser trop loin les comparaisons politiques, on peut se demander s’il y aurait eu de telles réticences et de la part de tant de gens si les blancs, en Afrique du Sud, avaient imposé la stérilisation des femmes et l’avortement des bébés noirs, ces vingt-cinq dernières années, pour permettre à l’Etat raciste de se perpétuer ?
On peut en douter. Amanda Southern, directrice de “Optimus Women’s Sections”, posait récemment la question de savoir ce que ces mêmes personnes auraient dit si, en 1950, en vertu de la doctrine Monroe, les Etats-Unis avaient envahi et occupé le Mexique pour y installer ensuite des colons américains et stériliser les femmes mexicaines en âge de procréer.
Le Tibet est un pays de la taille de l’Europe occidentale, avec une population de cinq à six
millions d’habitants. Quel intérêt peut-il y avoir à infliger une telle politique (de contrôle forcé des
naissances) à un malheureux peuple tibétain si peu nombreux et dont le territoire est si vaste ? Le maire de Lhassa, capitale du Tibet, M. Lhoga, a critiqué publiquement les Chinois en 1989 et dit que cette politique était mal conçue et inutile. Ceux qui nient la brutalité et la violence du programme de contrôle des naissances au Tibet et en Chine feraient bien de réfléchir aux mots de Deng Xiaoping, le “boucher de Pékinau sujet du contrôle des naissances: “Utilisez les moyens que vous voulez, mais faites-leLes Tibétains subissent le plein impact de ces mots.
Divers rapports parlent de gangs chinois de stérilisation, payés sur un système de primes au rendement, qui passent dans tout le pays et stérilisent les femmes tibétaines, avortent leurs bébés sans se demander si elles ont ou non des enfants. De nombreuses histoires terrifiantes font état de panique dans les villages quand les camionnettes de stérilisation arrivent, de femmes enceintes essayant de se cacher dans leur maison ou dans les champs. Le plus souvent ces femmes sont découvertes mais si elles arrivent à s’échapper du village ou à éviter les Chinois, leur maison est rasée, et leur nom enregistré.
Un documentaire américain récent montrait le témoignage d’une doctoresse tibétaine qui affirmait avoir été forcée à stériliser ses compatriotes. Avant de s’enfuir vers l’Inde, elle avait vu jusqu’à cinquante ou soixante stérilisations forcées se faire par semaine . Le film a été montré à M. Cheng Huai, conseiller à l’ambassade chinoise de Washington, qui, stupéfié par la nature du matériel, a coupé court l’interview et déclaré : “Ce n’est pas bien. Je ne sais pas. Il faut que je me renseigneOn peut conseiller à M. Cheng Huai la lecture du numéro d’octobre 1990 du Tibetan Review qui lui fournirait des renseignements utiles!
“Nous n’avons aucun droit, pas même sur notre corps…”
On peut comprendre ces mots d’une femme tibétaine. Le volume de témoignages est tel, et il vient de tant de sources différentes que même les plus sceptiques retiennent au moins l’hypothèse que quelque chose de terrible est en train de se passer au Tibet et que cela mérite une enquête.
Toute personne qui lit ces témoignages, surtout si elle milite pour le respect des droits de l’homme, est en droit de demander ce qui fait que de tels abus se produisent au Tibet. Quel est le contexte dans lequel ils se produisent ? Pourquoi sont-ils si peu connus, étant donné l’énormité des crimes et la longue période (25 ans) durant laquelle ils ont été perpétrés ? Comment se fait-il que les activistes militants des droits de l’homme, et plus particulièrement les organisations de femmes, aient généralement gardé le silence malgré toute la documentation qui leur a été fournie depuis tant de temps ?
L’occupation chinoise du Tibet
Le contexte dans lequel ces crimes sont commis est celui des occupations chinoises dans l’histoire. Plus d’un million de Tibétains ont péri – près de 100 000 d’entre eux torturés à mort – et des massacres ont été perpétrés à la fin des années 50, bien avant la Révolution culturelle. Ces événements peuvent se comparer au génocide perpétré par les Turcs contre les Arméniens en 1915. Un Tibétain sur cinq est mort sous régime chinois, pourcentage analogue à celui des Polonais morts pendant la (deuxième) guerre (mondiale).
De plus, le Tibet a été annexé à un moment où beaucoup de peuples et de pays accédaient à leur indépendance. L’occupation chinoise viole les termes de la Charte de l’ONU qui reconnaît le droit des peuples à l’autodétermination.
“Toutes les preuves disponibles laissent à penser que les Chinois poursuivent une politique délibérée de génocide culturel au Tibet, destinée à réduire de façon radicale le nombre des Tibétains dans leur propre pays jusqu’au jour où, enfin, ils cesseront d’exister comme peuple
Beaucoup sont troublés par l’insistance avec laquelle la Chine prétend que le Tibet fait partie de la Chine depuis le XIIIème siècle, alors qu’il est évident (parfaitement clair) que le Tibet a été indépendant pendant la plus grande partie de cette période. Pourquoi les Chinois ne peuvent-ils pas admettre ce fait ? La réponse est que, s’ils le faisaient, pourrait alors être utilisé contre eux l’argument selon lequel le Tibet, puisqu’il a été indépendant par le passé, a certainement le droit de l’être encore aujourd’hui. C’est pour cette raison que les Chinois ne peuvent admettre que le Tibet ait jamais été indépendant.
Les Chinois doivent donc continuer à soutenir que le Tibet a toujours fait partie de la Chine. Ils savent très bien que, s’ils admettent le contraire, il seront taxés d’impérialisme et d’occupation du Tibet. (…) Quand les Chinois reconnaissent qu’il y a eu des périodes de l’histoire où leur contrôle sur le Tibet était minime, voire nul, c’est pour dire que les liens entre le Tibet et la “Mère-patrie” étaient alors affaiblis par les intrigues des impérialistes étrangers.
En fin de compte, la position des Chinois est difficilement tenable et ils le savent. Malheureusement, le monde de la politique est plein de ces interprétations historiques douteuses et il n’est guère surprenant de constater que ceux qui les élaborent sont d’autant plus irrités de voir leurs thèses mises en doute qu’ils savent qu’elles sont indéfendables. C’est le cas du gouvernement chinois.
Au cours des années, les rapports en provenance du Tibet ont mentionné l’existence de camps de concentration. Un camp de travail du Xining (ancienne province de l’Amdo, Tibet oriental) serait le goulag le plus peuplé du monde puisqu’on y compterait jusqu’à 10 millions de personnes. On y parle de violations majeures des droits de l’homme, de l’utilisation systématique de la torture, de la discrimination raciale contre les Tibétains à la limite de l’apartheid, de l’assassinat de personnes ayant manifesté à Lhassa pour l’indépendance, de collectes de sang forcées sur des prisonniers tibétains dont beaucoup sont des femmes affaiblies par la faim, le froid, la torture et les mauvais traitements. Un certain nombre de personnes sont mortes à la suite de ces prises de sang forcées, et une documentation considérable a été envoyée à ce sujet par “Optimus” à Amnesty International pendant plusieurs années.
Depuis 25 ans, des milliers de rapports sont arrivés en Inde et en Occident concernant la stérilisation forcée des Tibétains, hommes ou femmes, et les avortements imposés aux Tibétaines par les Chinois. Beaucoup de ces rapports sont très détaillés. Y figurent les dates, le nom des hôpitaux, et même le nom des médecins et du personnel médical impliqués.
(…) Cette politique de génocide culturel est complétée par le transfert d’au moins six millions de colons chinois au Tibet avec des conséquences écologiques catastrophiques. Le gouvernement chinois a parlé de transférer quelque 200 millions de personnes vers “les régions frontalières de l’ouestTout ceci augure mal de l’avenir du peuple tibétain et laisse présager son annihilation de fait.
Le caractère raciste
Comment se fait-il que tant de femmes tibétaines sont forcées de se faire stériliser et d’avorter alors que la population tibétaine est si faible (un pour cent de la population totale du continent chinois) et le territoire tibétain si vaste ? Les Chinois prétendent que le programme est proposé et non pas imposé. Si tel était le cas, comment expliquer que les Tibétains n’aient pas accès à une contraception de caractère humain, peu coûteuse et efficace, afin de limiter la taille de leurs familles? Peut-être alors qu’un grand nombre de femmes tibétaines participeraient à de tels programmes mais, au lieu de cela, elles sont soumises à une boucherie insidieuse et douloureuse. Et les contraceptifs qui sont disponibles au Tibet semblent dangereux et inefficaces.
Personne ne met en doute que le gouvernement chinois ait à faire face à un sérieux problème démographique. La Chine compte plus d’un milliard d’habitants et, à chaque seconde, un nouveau bébé vient au jour. Il est clair que des mesures draconiennes sont nécessaires pour contrôler la croissance démographique. Mais peu de gens sont prêts à accepter la brutalité avec laquelle elles sont appliquées.
Le programme de contrôle démographique mis en place par l’Inde ne manque pas de défauts, mais il reste ouvert à un certain contrôle des médias. Il est plus humain et n’a pas le caractère raciste si typique des Chinois.
La question de l’indépendance tibétaine est sous-jacente aux mesures de contrôle forcé des naissances qui, comme le dit Martin Moss, “reflètent la politique de force exercée par un pouvoir colonial sur un peuple assujetti, sur une nation militairement occupée
On ne peut pas vraiment comprendre pourquoi les Chinois appliquent cette politique si on ne fait pas l’effort de comprendre la nature du racisme chinois et la profondeur de son enracinement dans la mentalité chinoise. Seul le racisme, en effet, peut expliquer les éléments pathologiques de la domination chinoise au Tibet.
La civilisation chinoise est vieille de plusieurs milliers d’années et, au cours de son évolution historique, les Chinois n’ont pas connu de rivaux culturels, si bien qu’ils en sont venus à se regarder comme le centre du monde civilisé, mandatés par le Ciel. Les peuples non chinois furent considérés avec un profond mépris et il n’est pas exagéré de dire qu’une forme d’impérialisme culturel est devenue littéralement indissociable du caractère national chinois.
Siècle après siècle, implacablement et inexorablement, les Chinois ont progressé vers le nord et vers l’ouest dans un mouvement qu’un délégué africain aux Nations Unies a qualifié de “nouveau lebensraum”. Habités par l’idée fixe que tous les peuples devraient adopter une civilisation de type chinois, les Chinois ont aussi été animés par la conviction que toute région, tout pays occupé ne serait-ce qu’une fois par les forces chinoises, ou ayant été envahi par l’armée chinoise même pour un court laps de temps, devient aussitôt et par là-même partie intégrante de la Chine.
Quelques éléments indiquent que les Chinois sont de plus en plus conscients de la publicité négative et des critiques que leur vaut leur politique tibétaine. Ils essaient de contrer ces critiques par des rationalisations peu convaincantes qui ne font que confirmer la nature raciste de leur politique. Deng Bihai, par exemple, prétend qu’il est beaucoup plus commun de trouver chez les peuples minoritaires “des arriérés mentaux, petits de taille, des nains, des fous ou des handicapésUn article récent dans la presse chinoise avançait qu’il y avait 100 000 handicapés au Tibet. Tout ceci résonne à nos oreilles de façon terriblement familière et que dire, par ailleurs, de cette affirmation du gouvernement chinois selon qui la nation doit être améliorée “par des naissances en plus petit nombre mais de meilleure qualité” ? Rien de surprenant à ce que les Tibétains tremblent devant le massacre que leur promettent “les anges exterminateurs” de l’apartheid médical.
Les carences et handicaps observés chez les Tibétains doivent plutôt être attribués aux grandes famines des années 50 et 60 qui ont causé la mort de 300 000 Tibétains parce que les Chinois se sont approprié leur production alimentaire et ont rompu l’équilibre écologique délicat de l’agriculture tibétaine. Deng Bihai, qui prétend aussi que les “peuples minoritaires” sont moins intelligents puisqu’une proportion moindre de leurs jeunes intègre l’université, oublie de préciser que la politique chinoise interdit pratiquement à la plupart des Tibétains l’accès à une éducation digne de ce nom.
Les Tibétains sont prisonniers dans leur propre pays à la suite d’une occupation militaire qui viole les termes de la Charte des Nations Unies. La politique de contrôle forcé des naissances au Tibet revient à un génocide culturel pratiqué contre le peuple tibétain et renforcé par l’énorme afflux des colons chinois. Le caractère pathologique de ce programme ne peut se comprendre qu’à partir de ce qu’un Tibétain appelle “un racisme préhistorique qui n’a plus sa place au vingtième ou au vingt-et-unième sièclesMartin Moss le souligne, il ne fait aucun doute que cette politique atteint ses objectifs, surtout depuis 1987. En lisant les statistiques qui suivent, il faut se rappeler le chiffre d’un million de morts tibétains. La radio a rapporté que, dans la nouvelle province du Gansu – autrefois territoire tibétain, 63 000 hommes et femmes ont été stérilisés en une campagne de deux mois. Le 29 mai 1990, les Chinois ont également annoncé que 18 000 femmes s’étaient “portées volontaires pour être stérilisées dans la région autonome du TibetIl semble probable que la population tibétaine puisse être réduite de 20 à 50% en une seule génération.
Le silence des militantes féministes
On ne saurait minimiser les échecs et la responsabilité des experts démographiques non chinois qui collaborent avec la Chine, non plus que la passivité relative de quelques militants des droits de l’homme, en Grande-Bretagne comme ailleurs, ainsi que l’étroitesse d’esprit des mouvements antiracistes et anti-apartheid. Mais il faut bien avouer (surtout) que les organisations et réseaux de femmes auraient pu, par une vigoureuse campagne contre les mesures forcées de contrôle de la population au Tibet et en Chine continentale, créer rapidement les conditions qui auraient rendu le silence et la compromission virtuellement impossibles. Les organisations féministes ont très souvent démontré une capacité d’analyse, d’organisation et d’action bien supérieure à celle d’autres organisations. A maintes reprises par le passé, les Tibétains ont essayé d’informer un public international aussi large que possible sur la nature des agissements des Chinois au Tibet. Le Dalaï Lama, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1989, a fréquemment dénoncé le contrôle obligatoire des naissances imposé dans l’ancien Tibet bouddhiste. Plusieurs organisations de femmes tibétaines ont cherché à faire connaître la souffrance de leurs soeurs au Tibet.
Diverses organisations de femmes, incluant des mouvements féministes, ont reçu des informations concernant le Tibet mais il n’y a eu que peu de réactions. Plus récemment, le “Réseau national des femmes” et “Change” ont reçu des documents envoyés par “Optimus” et par Jeffrey Bowe de “Campagne pour un Tibet libre”, mais rien de substantiel n’en est sorti.
Pourquoi ? Il faut souligner que les femmes chinoises en Chine continentale souffrent elles aussi de la politique du gouvernement chinois et qu’elles méritent tout autant notre compassion et le soutien des militants des autres pays. Mais notre sujet principal est ici la souffrance des femmes tibétaines.
Le silence des organisations de femmes les expose à être accusée d’indifférence à la souffrance terrible infligée aux femmes du Tibet. Pourtant, au contraire de quelques experts en population, ces organisations de femmes ne se compromettent pas de façon active avec le gouvernement chinois. Pourquoi donc un tel silence de leur part devant de telles atrocités ?
La réponse semble être que le problème de l’avortement est piégé. Jusqu’à très récemment, le sentiment qui a dominé – et qui subsiste – dans beaucoup de pays a été celui de l’horreur devant les “avortements clandestins”. La lutte pour la légalisation de l’avortement a été un processus long et pénible et un certain nombre de faits indiquent que cette législation pourrait être abolie aux Etats-Unis et ailleurs sous la pression d’organisations chrétiennes fondamentalistes.
Beaucoup de militantes du mouvement de libération des femmes semblent craindre qu’en condamnant l’avortement au Tibet en bloc (quelles qu’en soient les circonstances), elles ne fournissent des armes aux groupes de pression anti-avortement et affaiblissent leur propre position au moment même où les partisans de l’abolition sont en train de gagner du terrain.
Pourtant une contradiction interne affecte leur logique et leur refus de condamner l’avortement forcé ne fait que l’aggraver. Leur argument central est que les femmes ont des droits sur leur propre corps, et que le droit d’avorter en est une expression importante. La négation de ce droit constitue une grave injustice et viole les droits mentionnés plus haut. Soit.
Mais, si les femmes ont un droit de contrôle sur leur corps qui implique le droit d’avorter, il implique aussi le droit de refuser l’avortement, notamment quand ce sont les agents d’un pouvoir d’occupation qui veulent l’imposer au titre d’une politique délibérée de génocide culturel. Un tel avortement, pratiqué contre la volonté de la femme, viole le droit de contrôle de cette femme sur son corps.
Il n’y a pas d’échappatoire à cette impasse où s’enferment théoriciennes et militantes du mouvement de libération des femmes. Il n’y a là que les deux faces d’une seule et même médaille: à savoir le droit d’avoir ou de refuser un avortement. Par leur silence, les féministes violent leurs principes, sapent leur logique même et, par de telles réticences, se rendent vulnérables aux critiques des groupes de pression anti-avortement.
Ceux qui rejettent l’argument très raisonnable selon lequel les femmes devraient avoir un droit de contrôle sur leur corps estiment que la société peut s’annexer ce droit. Ils sont donc en position de demander aux organisations de libération des femmes pourquoi elles n’ont pas protesté contre l’avortement et la stérilisation forcées au Tibet. Après tout, de telles pratiques sont en contradiction flagrante avec la revendication pour les femmes d’un droit absolu sur leur corps.
Il est temps d’agir
“Les enfants du désespoir” ne laisse aucun doute sur le fait que, en dépit de ses dénégations officielles, le gouvernement chinois applique au Tibet une politique délibérée de génocide culturel. Ceux qui ont malheureusement eu à traiter avec le gouvernement chinois, en quelque capacité que ce soit, savent que la plupart de ses membres ne sont rien d’autre que des menteurs professionnels. C’est le cas en particulier des responsables de la politique du contrôle des naissances au Tibet.
Il faut espérer qu’on puisse demander aux experts non chinois du contrôle des naissances de s’expliquer sur leur soutien au racisme chinois. Il faut, en même temps, que des campagnes bien préparées et progressives soient organisées par les Tibétains et par ceux qui les soutiennent. Il faut espérer que ceux qui s’opposent au racisme et à l’apartheid sous toutes ses formes participeront à ce processus. Il paraît cependant raisonnable d’attendre des organisations de libération des femmes qu’elles prennent la tête de ce mouvement.
Leur silence est un acte politique dont les conséquences ont été désastreuses pour les femmes du Tibet. Il semble que, récemment, quelques Tibétaines aient pris contact avec Amnesty International dans l’espoir que cette organisation pourrait enquêter sur de tels abus. Il n’est pas certain cependant que ce type particulier d’action entre dans le mandat actuel d’Amnesty International qui s’occupe surtout d’enquêter sur les violations des droits de l’homme dans les prisons et dans diverses formes de détention. (…) Quoi qu’il en soit, des campagnes de publicité dans les médias peuvent forcer le gouvernement chinois à repenser sa politique au Tibet ou du moins à en ralentir l’application. La publication de “Les enfants du désespoir” est avant tout un appel à l’action en faveur d’un peuple sur la terre duquel le rire est mort.