Eglises d'Asie – Sri Lanka
Au lendemain des élections, l’Eglise s’est évertuée à dissiper le spectre de la violence
Publié le 18/03/2010
Si les violences ne se sont pas produites, un concert de louanges l’attribue à la campagne Amitié menée par un groupe inter-religions sous l’égide du centre du développement social et économique de l’épiscopat. L’image d’un enfant et son cri « Quand vous vous battez, nous sommes tristesont été répandus partout, en tracts, en posters…, que des organisations hindoues, musulmanes, catholiques et bouddhistes faisaient enlever par paquets au Centre de l’épiscopat pour les distribuer dans leurs communautés.
Des voix de l’Eglise se sont aussi fait entendre. Le 28 août, devant une foule estimée à 150 000 personnes rassemblée pour la bénédiction annuelle des malades près de la basilique nationale Notre-Dame de Lanka, à Tawatte, Mgr Nicolas Marcus Fernando archevêque de Colombo a appelé au maintien de la paix: « Il faut laisser au passé les conflits et les différences d’avant les élections. Tous doivent travailler à l’unisson pour le plus grand bien du paysPrésent lui aussi, Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, a lancé un appel à l’harmonie entre les communautés cinghalaise et tamoule du Sri-Lanka.
Le district de Jaffna à l’extrême nord de l’île est contrôlé par les rebelles, les Tigres tamouls, qui combattent les forces gouvernementales depuis plus de dix ans pour tenter d’établir une patrie tamoule autonome. Avant les récentes élections, l’Alliance du peuple a fait une campagne pour la recherche active d’une fin négociée du conflit. Dès qu’il eût pris ses fonctions le nouveau premier ministre Chandrika Kamaratunga a fait des ouvertures de paix, bien accueillies par les rebelles, puis allégé l’embargo imposé sur le nord par le gouvernement du parti national uni. Les rebelles ont répondu en libérant quelques prisonniers cinghalais (4). Les négociations pourraient commencer en septembre ou octobre.
Les voix des catholiques ont contribué à la victoire de l’Alliance du peuple, qui faisait campagne sur le thème : « Protéger les droits de la majorité tout en garantissant leurs droits aux minoritésLa bande côtière catholique de la côte ouest, au nord de Colombo, qui couvre au moins dix districts électoraux, sur laquelle comptait le Parti national uni, a voté en août pour l’Alliance du peuple, qui a gagné au total 105 sièges contre 94 au parti adverse.