Eglises d'Asie

Des catholiques soulignent la nécessité d’un travail social en commun avec les musulmans

Publié le 18/03/2010




Du 8 au 10 septembre 1994, 35 hommes et femmes catholiques venus des six diocèses du Pakistan se sont réunis à Multan pour une session de formation sur le dialogue interreligieux. « Les membres des deux communautés (catholique et musulmane) devraient se mettre ensemble au service de l’humanité », dit la déclaration finale. Les participants ont signalé plusieurs des obstacles qui s’opposent à cette action commune, comme l’extrémisme religieux, surtout lorsqu’il est teinté de politique, l’oppression socio-économique dont les chrétiens sont trop souvent les victimes, le « communalisme », l’analphabétisme.

Au cours de la réunion, Mgr John Joseph, évêque de Faisalabad, a demandé que l’on ré-écrive l’histoire du Pakistan, pour la débarrasser des préjugés contre les non-musulmans. Jusque-là, en effet, ces derniers sont considérés comme de mauvais citoyens du Pakistan, seuls les musulmans étant jugés « bons patriotesEn fait, chrétiens et musulmans travaillent déjà ensemble au sein des six commissions établies dans les diocèses du Pakistan, pour des projets sociaux, et dans des publications même religieuses. Selon Mgr John Joseph, un effort particulier devrait être fait pour atteindre les fermiers et villageois musulmans et renforcer un esprit de solidarité à tous les niveaux de la société. De son côté, Mgr Renzo Fratini, nonce apostolique au Pakistan, a rappelé aux participants que l’Eglise ne peut renoncer à son devoir d’annoncer l’Evangile, mais qu’en même temps, elle doit utiliser des méthodes qui respectent pleinement les personnes auxquelles elle s’adresse. Les deux communautés, chrétienne et islamique, ont des intérêts communs. Ensemble, elles veulent combattre l’appétit immodéré de consommation, le matérialisme, l’indifférence religieuse, la dégradation morale.