Eglises d'Asie

Le pouvoir civil somme des évêques clandestins de se déclarer

Publié le 18/03/2010




Depuis quelques mois les autorités chinoises recourent aux deux méthodes du bâton et de la carotte pour amener les communautés religieuses clandestines à se déclarer. Au mois de mai 1994, un additif aux “Règles administratives et sanctions pénales pour la sécurité publique” a fait de l’absence de déclaration un délit qui porte atteinte à l’ordre social administratif. On a depuis eu connaissance des mesures répressives et des arrestations qui ont touché des communautés catholiques clandestines à Shanghai et dans les provinces du Henan et du Jiangsu.

En mai également, le Bureau des affaires religieuses du Conseil de l’Etat a publié un document sur les “Modalités de déclaration des lieux d’activité religieuse” qui garantit aux communautés chrétiennes ayant accepté de se déclarer la liberté de ne pas entrer dans les organisations religieuses patriotiques. La formalité de déclaration impose au postulant d’avoir un nom et une domiciliation déterminés, de produire la liste des fidèles qui fréquentent régulièrement le lieu de culte, d’être pourvu d’un comité de gestion composé de croyants et d’agents religieux, d’un règlement administratif et d’une source légale de revenus. Il n’est besoin que d’un avis favorable du gouvernement local et de l’approbation du bureau des affaires religieuses du niveau supérieur à celui du district.

Selon une source locale, quelques évêques clandestins du Hebei se sont rencontrés et ont discuté pour savoir s’ils devaient ou non se déclarer. Ils se seraient d’abord prononcé négativement parce que les formules de déclaration remises par le gouvernement provincial leur demandaient d’avoir d’abord obtenu un avis favorable de la “Commission administrative catholique”, qui est une organisation gouvernementale (1). Les autorités du Hebei auraient ensuite accepté de ne plus exiger cet avis favorable préalable. Selon la même source, un des évêques clandestins aurait choisi de se déclarer ainsi que sa communauté, tandis que les autres auraient seulement déplacé leurs séminaires et leurs maisons religieuses.

Au dire d’un prêtre de la province de Fujian, son diocèse n’a pas reçu les formulaires de déclaration. Appartenant à l’Eglise approuvée, il dit n’en avoir pas besoin, mais, ajoute-t-il, “les communautés clandestines de mon diocèse ont demandé notre aide pour obtenir l’autorisation officielle de bâtir et de faire enregistrer des églisesSelon une source catholique du nord de la Chine, au moins trois évêques clandestins des provinces de Hebei, Henan et Heilongjiang ont été “invités à des entretiens” avec le Bureau des affaires religieuses, c’est-à-dire retenus pendant deux ou trois mois dans des hôtels officiels. La source a entendu un de ces évêques ainsi séquestrés de mai à août lui affirmer qu’on lui a ordonné de déclarer au cours de l’hiver et du printemps prochain les endroits où il exerce son ministère et les adresses de ses communautés. Les séminaristes et les religieuses qui ne sont pas officiellement inscrits comme résidents dans les séminaires et les couvents seraient renvoyés dans leur famille, les communautés non déclarées, donc illégales, encourront les mesures coercitives des services de la sécurité publique.