Les catholiques cinghalais et tamouls accueilleront ensemble le pape Jean-Paul II au mois de janvier 1995

Les Tamouls du nord et les Cinghalais du sud sont séparés de fait depuis que des insurgés tamouls ont déclenché en 1983 une lutte armée de libération contre la domination de la majorité cinghalaise. Cette guerre a déjà fait 30000 morts et plus d’un million de réfugiés. Les rebelles contrôlent la péninsule de Jaffna et opèrent dans tout le territoire des diocèses de Jaffna et de Mannar où vivent 250 000 catholiques tamouls. L’évêque de Jaffna, Mgr Thomas Savundaranayagam, a demandé la réouverture d’Elephant Pass pour permettre aux pélerins de se rendre de la péninsule de Jaffna à la région nord de l’île. Les autorités civiles et militaires l’ont promise. L’armée s’est engagée à procurer des transports aux catholiques tamouls du nord jusqu’à Colombo. On prévoit qu’ils seront 100 000 à se joindre, pour la cérémonie du 21 janvier, à quelque 400.000 catholiques du reste du pays, principalement cinghalais.

Le Sri Lanka compte au total 1,2 million de catholiques. Dans une lettre pastorale du 30 septembre, Mgr Fernando, archevêque de Colombo, leur a demandé de préparer la venue du pape par la prière et a annoncé que l’Eglise du Sri Lanka remettra au souverain pontife une contribution à ses charités, dont elle a souvent elle-même été bénéficiaire. Le prélat a proposé que chacun fidèle donne une roupie, de façon que même le plus pauvre des pauvres participe à ce geste de révérence et d’hospitalité.

Avant la cérémonie de béatification de Joseph Vaz, apôtre du Sri Lanka, le pape rencontrera les dignitaires des quatre principaux ordres bouddhistes du pays ainsi que les chefs des communautés hindoues et musulmanes.