Onze associations de défense des droits de l’homme viennent de former un « Comité pour la paix » à Islamabad. Dans leur déclaration initiale, les membres du Comité rappellent que, au cours des dix premiers mois de cette année 1994, la province du Pendjab (pakistanais) a connu, à elle seule, plus de 200 cas de violence religieuse. 50 personnes y ont trouvé la mort et on a compté plus de 500 blessés. Le nouveau comité invite « les éléments les plus sains » de la société à s’opposer à cette violence insensée. Il fait remarquer qu’en fait cette violence ne se limite pas à la seule province du Pendjab. Elle est répandue partout à travers le pays: « Les fidèles sont massacrés, les lieux de culte détruits ». Le comité accuse par ailleurs le gouvernement de se cantonner dans un rôle de spectateur passif: « A Karachi, en un mois, 80 personnes ont été tuées dans des affrontements entre chiites et sunnites. Les attaques contre les « Ahmadiyahs (une secte islamique non orthodoxe), causées par une loi vieille de plus de vingt ans qui les déclare non musulmans, sont de plus en plus fréquentes. Des centaines d’entre eux sont emprisonnés sous le couvert de la loi contre le blasphème (15). Les forces des ténèbres libérées par la discrimination légale à l’encontre d’une communauté entière, ont provoqué une aggravation de la violence contre eux. Les Ahmadiyahs sont fusillés de sang froid », dit encore la déclaration du nouveau comité pour la paix. Il critique aussi vigoureusement les leaders religieux qui n’hésitent pas à inciter leurs fidèles à la violence.