Eglises d'Asie

Un théologien de Hongkong qui donne des cours dans les séminaires du continent affirme bénéficier de plus en plus de liberté

Publié le 18/03/2010




Le père Luc Tsui, professeur de théologie de Hongkong, fait chaque année depuis huit ans des conférences et des sessions d’étude dans des séminaires de Chine continentale (9). Il affirme bénéficier d’une liberté d’action de plus en plus grande. “A ma première visite dans un séminaire du continent, raconte-t-il, on ne m’a pas autorisé à rencontrer les séminaristes, je n’ai pu parler qu’avec les professeurs. L’année suivante j’ai pu converser avec des séminaristes, mais le dialogue est resté superficiel; ils se s’exprimaient pas vraiment. Un an plus tard, on m’autorisait à donner aux séminaristes des conférences d’une heure sur le rapport entre foi et vie. La quatrième année, après mes exposés, j’ai pu prendre part à des discussions sérieuses par groupes d’élèves. Le changement a été encore plus remarquable la cinquième année, quand j’ai pu diriger des sessions de trois jours dont les thèmes étaient la religion, la société, la Bible et la culture chinoise”.

Il y a deux ans le P. Tsui a mis au point pour ses tournées dans les séminaires de Chine un ambitieux programme étalé sur cinq années, sur le modèle d’un cours d’université. La session annuelle de dix jours ne comporte pas moins de six à huit heures de conférences et de travaux de groupe chaque jour. “C’est désormais exactement l’organisation suivie en d’autres pays comme à Hongkong et à Taiwan, note le P. Tsui. Les séminaristes de Chine utilisent les mêmes textes. Ce qui diffère parfois, c’est l’énergie qu’ils mettent dans l’étude; ils n’ont pas besoin d’être stimulés”.

“Souvent des représentants du Bureau des affaires religieuses viennent assister à mes conférences. C’est un moyen de me tenir à l’oeil, de me contrôler. Mais je crois que certains fonctionnaires envoyés pour me surveiller sont devenus des auditeurs sincères”. Le P. Tsui conclut qu’en dépit des réglementations légales une certaine liberté religieuse est apparue en Chine au niveau de la base, et elle semble devoir être durable. “Mais nous devons nous armer de patience, gagner la confiance, ne pas aborder nos frères du continent avec un sentiment de supériorité”.