Eglises d'Asie

La visite du pape a été marquée par une série de protestations

Publié le 18/03/2010




Comme on s’y attendait, la visite du pape à Colombo les 20 et 21 janvier 1995 a été marquée par une série de protestations venues de différents côtés. Il y a eu d’abord un groupe d’homosexuels, puis un autre qui militait en faveur de l’ordination des femmes. Mais l’affaire la plus importante a été celle d’un certain nombre de bouddhistes s’élevant contre une déclaration de Jean-Paul II contenue dans son dernier livre (12). Invités à rencontrer le pape, les responsables bouddhistes ont boycotté la réunion, à laquelle participaient des représentants des protestants, des musulmans et des hindous. Un porte-parole du groupe bouddhiste a décrit le boycott de la visite papale comme un “succès totalIl a expliqué: “Nous aurions pu assister à la réunion interreligieuse avec le pape, mais il aurait fallu que celui-ci présente des excuses au monde bouddhiste”. Par ailleurs, Mgr Malcom Tanjit, évêque auxiliaire de Colombo et prélat responsable de la préparation de la visite du Saint-Père, s’est dit satisfait de ce que la majorité des bouddhistes a montré sa “maturité” en se montrant indifférente à la campagne anti-papale: celle-ci “fut un moment de grâce pour le Sri Lankadit-il. “Nous avons toutes les raison d’être satisfaits et la grande majorité des bouddhistes n’a pas manifesté de réaction exagérée

De son côté, Jean-Paul II, au moment de quitter le Sri Lanka, a lancé un appel pour que l’on mette fin à la guerre qui sévit dans le pays depuis douze ans. Il a ajouté que le moment est venu pour les fidèles de toutes les religions du monde de se montrer mutuellement du respect. Auparavant il avait exprimé sa déception devant l’absence des leaders bouddhistes: “Je le regrette vraiment. Franchement, je le regrette beaucoup”, dit pour s’excuser le ministre srilankais des cultes, M. Lakshman Kayakodi. Quant au pape, il a commenté: “Il est important que nous soyions ensemble. Ne pas être ensemble est dangereux”. Et il a rappelé que l’Eglise “rejette fermement le prosélytisme et l’usage de moyens immoraux pour obtenir des conversions”.