Eglises d'Asie – Birmanie
PROJET DE CONSTITUTION POUR L’UNION DU MYANMAR Article concernant les religions
Publié le 18/03/2010
En ce qui concerne la religion il est prévu que :
a) Chaque citoyen a le droit à la liberté de conscience et le droit de professer et de pratiquer une religion étant saufs la morale, la santé et l’ordre publics, étant sauves aussi les autres mesures contenues dans la constitution de l’Etat.
b) Le droit ci-dessus n’inclut pas des activités économiques, financières, politiques ou séculières qui pourraient être associées à la pratique religieuse.
c) La liberté ainsi garantie n’empêchera pas l’Etat de passer des lois concernant le bien-être social et la réforme.
d) L’Etat reconnaît la position particulière du bouddhisme qui est la foi professée par la grande majorité des citoyens de l’Etat.
e) L’Etat reconnaît aussi l’islam, le christianisme, l’hindouisme et l’animisme comme quelques-unes des religions existant dans l’Union à la date où la constitution de l’Etat est promulguée.
f) L’Etat aidera et protégera dans la mesure de ses moyens les religions qu’il reconnaît.
g) L’utilisation abusive de la religion dans un but politique est interdite et toute action dont l’intention ou le résultat probable seraient de susciter des sentiments de haine, d’inimitié ou de discorde entre les communautés raciales ou religieuses ou entre les sectes, est contraire à la constitution de l’Etat et peut être sanctionnée par la loi.
(EDA, The New Light of Myanmar)
PROPOSITIONS DE LA CONFERENCE EPISCOPALE
pour un article sur la liberté religieuse
dans le projet de constitution
[NDLR. Ces propositions ont été envoyées à la convention nationale au mois de juillet 1994, à la suite de la réunion de la conférence épiscopale du mois de juin (voir EDA 172).]
Au moment où l’Union du Myanmar se prépare à rédiger une constitution et demande la collaboration de tous les peuples de l’Union, l’Eglise catholique, qui existe en ce pays depuis plus de 350 ans, ressent le besoin de collaborer et de coopérer selon le souhait de l’Union du Myanmar dans cette question vitale, afin de promouvoir et d’assurer le bien-être de tous les citoyens du pays.
A cause de sa mission religieuse, l’Eglise catholique se sent profondément engagée dans l’assistance à l’Union du Myanmar pour l’avancement de la grande cause de la paix et de la prospérité afin de rendre notre nation toujours plus hospitalière pour son peuple tout entier.
Si l’on considère tous les facteurs qui contribuent au développement et à la compréhension mutuelle, l’Eglise catholique voit l’importance de la liberté religieuse afin que chacun puisse contribuer dans la sérénité au progrès de tous et au respect de la dignité humaine. L’Eglise catholique ne considère pas la liberté religieuse comme un droit isolé, mais comme étant orientée sur un service de la dignité humaine dans son ensemble.
En conséquence, l’Eglise catholique note avec une grande satisfaction que la Convention nationale, en rédigeant la nouvelle constitution de l’Union du Myanmar, exprime l’intention de respecter la liberté religieuse et pense que cette nouvelle constitution va fixer les principes et les directives de la déclaration universelle des droits de l’homme tels qu’ils ont été approuvés par notre pays.
L’Eglise catholique aimerait, en particulier, voir les choses suivantes clairement affirmées dans la nouvelle constitution :
1) Liberté de conscience et de religion
– Avoir le droit à la liberté d’opinion, de conscience et de religion. Ce droit comprendra celui d’avoir ou d’adopter une religion ou une croyance de son choix, et la liberté, individuellement ou en communauté avec d’autres, en public ou en privé, de manifester sa religion ou sa croyance par le culte, l’observation, la pratique et l’enseignement.
– Personne ne sera sujet à une obligation qui limiterait cette liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une croyance de son choix.
– La liberté de manifester sa religion ne pourra être limitée que par les prescriptions de la loi nécessaires à la protection de la sécurité, de la santé et de l’ordre publics comme de la morale, des droits fondamentaux et de la liberté des autres.
2) Pas de discrimination pour raisons religieuses
– L’Union du Myanmar s’engage à respecter tous les individus appartenant à sa juridiction et à s’assurer que sont respectés leurs droits reconnus dans la constitution internationale sans discrimination fondée sur la religion ou sur le fait qu’une personne appartient à une minorité religieuse.
3) Liberté d’éducation religieuse
– Considérant les droits de la famille, l’Union du Myanmar reconnaît que chaque enfant pourra jouir du droit d’accès à l’éducation en matière de religion selon les désirs de ses parents, et aucun enfant ne devrait être obligé de recevoir un enseignement religieux contre le désir de ses parents.
4) Liberté d’action socio-religieuse
– L’Eglise catholique pense que tous les citoyens de l’Union du Myanmar, individuellement ou ensemble avec d’autres pourraient travailler librement à développer leurs activités sociales, charitables et éducatives, afin de mettre en oeuvre leurs préceptes religieux d’amour du prochain et contribuer de plus en plus effectivement au progrès et à la prospérité de l’Union du Myanmar.
Conclusion
En ce qui concerne l’Eglise catholique, elle s’engage à adhérer et à exercer une telle liberté de manière responsable selon des principes éthiques et dans le respect de l’égalité et de la justice qui, à leur tour, peuvent être renforcées par le dialogue entre l’Eglise et les autorités civiles comme avec les différents groupes religieux existant dans l’Union du Myanmar. De cette manière, la liberté religieuse aidera à assurer l’ordre et le bien-être communs de la nation.