Eglises d'Asie

Un moine bouddhiste propose sa médiation entre les Karens et le gouvernement birman

Publié le 18/03/2010




U Rewatta Dhama, moine bouddhiste résidant à Birmingham (Grande Bretagne) et connu pour le rôle de médiation qu’il continue à jouer entre la junte militaire birmane et Aung San Suu Kyi, a proposé ses services pour faciliter d’éventuelles négociations entre les militaires au pouvoir à Rangoun et les chefs de l’Union nationale karen en rébellion contre le pouvoir central (1).

De passage à Bangkok le 4 février 1995, il a déclaré : “J’aimerais suggérer que la Thaïlande intervienne pour faire cesser les combats entre les Karens et l’armée birmane… Je ne suis pas certain cependant que la junte militaire de Rangoun accepte cette idée”. En décembre 1994, le général Bo Mya, leader de la rébellion karen, avait proposé de se rendre à Rangoun pour amorcer des négociations avec la junte en présence du moine et du Rév. André Mya Han, un pasteur protestant. Commentant cette initiative devant les journalistes de Bangkok, U Rewatta Dhama a déclaré : “Quand je lui ai rapporté cela, le général Khin Nyunt (homme fort de la junte) m’a répondu qu’il avait entendu ce que j’avais à lui dire et qu’il n’était pas nécessaire que je sois présent si des négociations s’ouvraient avec Bo MyaLe moine bouddhiste a ajouté qu’il n’était peut-être pas trop tard pour négocier.

Après la prise de Manerplaw par les forces de la junte militaire, les énergies de l’armée nationale birmane se concentrent sur la deuxième base des rebelles karens située à Kawmoora au sud de Manerplaw. Selon les dernières informations en provenance de la frontière, les troupes gouvernementales auraient subi de très lourdes pertes. Les bouddhistes karens qui s’étaient mutinés contre les chefs de la résistance semblent avoir joué un rôle primordial pour guider les soldats birmans à travers la jungle et les champs de mines (2).

De leur côté, les forces de la résistance karen se sont dispersées en petites unités à travers la montagne de façon à continuer une guerre de guérilla contre l’armée birmane. Selon un communiqué diffusé par l’Union nationale karen, celle-ci aurait établi son quartier général dans un lieu tenu secret à l’intérieur de la Birmanie et continuerait à coordonner les opérations.

Pendant ce temps, les informations en provenance de Rangoun semblent confirmer que la junte n’est pas favorable à des négociations : “Nous devons d’abord savoir si l’Union nationale karen est bien représentative de la majorité des combattants karensa déclaré le colonel Kyaw Win, porte-parole de la junte, le 5 février 1995.