Eglises d'Asie

Les élections nationales pourraient confirmer la suprématie du parti au pouvoir et l’érosion de l’opposition islamiste

Publié le 18/03/2010




Aux élections législatives nationales qui auront lieu les 24 et 25 avril 1995, aucun observateur ne doute de la victoire du parti musulman modéré, l’UMNO, au pouvoir à Kuala Lumpur depuis l’indépendance. La forte croissance économique depuis plusieurs années, la prospérité de plus en plus visible font que les thèses développées par les partis d’opposition trouvent de moins en moins d’écho dans le pays.

M. Lim Kit Siang, dirigeant du DAP (Democratic Action Party), l’un des principaux partis d’opposition qui représente essentiellement la communauté chinoise, a lui-même admis, le 6 avril 1995, que son parti « pourrait subir une annihilation complète aux élections si ses électeurs se laissent emporter par l’euphorie nationale

La seule épine dans le pied du premier ministre Mohamad Mahathir semble être l’Etat du Kelantan, dans le nord-est de la péninsule, dirigé depuis cinq ans par le PAS (Parti Islam), parti proche des fondamentalistes et partisan d’une république islamique. Le premier ministre a donc ouvert sa campagne à Kota Bahru, capitale du Kelantan, en critiquant la gestion du PAS et promettant un développement rapide si l’UMNO reprenait le pouvoir dans cet Etat dont la population appartient traditionnellement à un islam rural et conservateur.

Les minorités religieuses de Malaisie – chrétiens, bouddhistes, hindous – se plaignent depuis plusieurs années d’atteintes à leurs droits, en particulier de la difficulté d’obtenir des terrains pour construire des églises ou établir des cimetières (9). Or dans ses prises de position à l’égard des non-musulmans, l’UMNO a souvent cédé à la surenchère islamiste du PAS pour des raisons électorales.