Eglises d'Asie – Sri Lanka
Le gouvernement consulte les leaders chrétiens sur la réforme de la constitution
Publié le 18/03/2010
Depuis son élection, en 1994, la présidente, Mme Kumaratunga, promet de changer le régime actuel, d’une présidence de style américain, en un système de gouvernement plus proche de la manière britannique. Une intention qui est partagée même par l’opposition. Mais ces changements vont rendre nécessaires un certain nombre d’amendements à la constitution. Le gouvernement doit aussi tenir compte des craintes des bouddhistes à l’égard en particulier des fondamentalistes chrétiens, ainsi que des réclamations faites par les membres des religions non bouddhistes.
Au cours de la rencontre avec le ministre de la Justice, les représentants des chrétiens ont fait connaître un certain nombre de desiderata. Ils souhaitent par exemple qu’une plus grande attention soit accordée à la convention internationale sur les droits culturels à laquelle Sri Lanka souscrit. Ils proposent que soient intégrées dans la constitution les provisions du code pénal contre l’incitation à la discorde religieuse ou ethnique et contre la persécution religieuse. Ils insistent pour que la nouvelle constitution retienne toutes les clauses déjà existantes sur les droits fondamentaux de la personne humaine: les responsables bouddhistes demandent au contraire que ces clauses soient révisées. Les dirigeants chrétiens signalent par ailleurs que dans les écoles où les élèves chrétiens sont en minorité, ils sont obligés, à cause de l’absence de professeurs, d’étudier une religion autre que la leur, car l’enseignement religieux est obligatoire au Sri Lanka. Ils demandent donc que cette anomalie soit corrigée.
Le problème des conversions obtenues par des moyens immoraux (10) a été lui aussi abordé. Ce problème est en rapport avec la multiplication des groupes fondamentalistes chrétiens. Ces derniers voulaient se joindre à la délégation qui a rencontré le ministre de la Justice; mais les autres responsables chrétiens ne l’ont pas accepté. L’Eglise catholique et le conseil national des Eglises se dissocient en fait de ces groupes, et leur participation à la réunion du 17 avril aurait sans doute contribué à semer le doute dans l’esprit des leaders bouddhistes quant à la sincérité des Eglises traditionnelles.