Eglises d'Asie

Le procès de Taslima Nasreen aura-t-il lieu?

Publié le 18/03/2010




Cinq fois reporté depuis décembre 1994, le procès d’Etat contre la romancière bangladaise Taslima Nasreen, réfugiée depuis août 1994 en Suède, devait une nouvelle fois s’ouvrir le 16 avril 1995 devant la plus haute juridiction du pays, la Haute cour de Dacca. Mais les débats du procès pour insulte à la religion viennent d’être à nouveau reportés au 17 mai 1995, pour vice de forme.

Une querelle a opposé les avocats de la romancière à la justice. Selon la loi, l’offense ayant été commise à l’étranger (en Inde), l’approbation du gouvernement est nécessaire pour permettre la poursuite en justice de Taslima Nasreen. Or, selon l’un des ses avocats, le Dr Kamal Hossain (également chef d’un parti d’opposition, le Gano Forum), la lettre d’approbation signée du secrétaire du ministre de l’Intérieur, présentée dans le dossier, n’a pas de valeur juridique. Les faits reprochés à la romancière n’y figurent pas, pas plus que la mention « par ordre du gouvernement ». La jeune femme, condamnée à mort par plusieurs groupes intégristes musulmans de son pays, est poursuivie par le gouvernement bangladais pour « offense et propos insultants aux sentiments religieux », en vertu de l’article 295 A du code pénal (hérité de la législation coloniale britannique). Elle aurait déclaré en mai 1994, lors d’une interview à un quotidien indien de Calcutta, « The Statesmanqu’il fallait réformer le Coran. Depuis, Taslima Nasreen a déclaré que ses propos avaient été déformés et qu’elle avait seulement demandé une réforme de la « sharia », la loi islamique (1).

(1)EDA 174, 182, 190

CAMBODGE

EN BREF

Les assistants sociaux comptent sur une loi pour lutter contre la prostitution des enfants

Les militants de la protection des droits des enfants s’inquiètent de la vague de pédophilie qui commence à inonder le Cambodge. Ils pensent que les mesures prises aux Philippines et en Thaïlande contre le commerce des enfants ont repoussé une partie de sa clientèle vers le Cambodge. Hommes d’affaires et touristes venus de Hongkong, de Taiwan et de Singapour paieraient de trois à cinq cents dollars américains pour rencontrer une jeune prostituée cambodgienne. Le port de Sihanoukville où affluent à la fois l’argent et les représentants d’entreprises étrangères est devenu un haut lieu de la prostitution d’adolescentes des régions pauvres du pays vendues par leurs mères aux patrons de clubs et de bars.

Selon Yim Po, vice-président de l’association « Vigilances » des droits de l’homme du Cambodge, plus de trois mille jeunes filles sont devenues prostituées en 1994 et leur nombre ne fait qu’augmenter. « Il faut agir au plus vite pour arrêter ce fléau avant qu’il échappe à nos prises, comme c’est devenu le cas en Thailande et aux Philippines. » Un projet de loi contre le commerce sexuel des mineurs a été déposé à l’assemblée nationale par les mouvements de défense des droits de l’enfant. « Nous ne pourrons surmonter ce problème tant que nous n’aurons pas une loi, dit Yim Po. Nous attendons l’approbation du Parlement

Le nonce apostolique et une délégation catholique ont été reçus par le roi

Le 22 avril 1995, Samdech Preah Norodom Sihanouk Varman, roi du Cambodge, a reçu en audience Mgr Luigi Bressan, nonce apostolique résidant à Bangkok et représentant le Saint-Siège au Cambodge. Celui-ci était accompagné de Mgr Yves Ramousse, évêque de Phnom Penh, de Mgr André Lesouef, du P. Emile Destombes et de dix-sept chrétiens représentant la communauté catholique.

Le nonce a souligné l’importante contribution de l’Eglise catholique au développement du pays: une quinzaine d’organisations non gouvernementales catholiques travaillent dans le pays. Le roi, de son côté, a rappelé que le Cambodge, majoritairement bouddhiste se voulait très tolérant pour toutes les religions. Il a formé des voeux pour qu’elles collaborent toutes à l’effort national.

C’est la première fois que les représentants de l’Eglise catholique rencontrent le roi depuis son intronisation, le 24 septembre 1993 (2).