Eglises d'Asie – Chine
Tianjin: l’ouverture d’un hôtel sur une propriété d’Eglise soulève des contestations parmi les catholiques
Publié le 18/03/2010
Selon des sources catholiques de la ville, le nouvel hôtel est situé sur le terrain d’un couvent confisqué par le gouvernement chinois pendant la Révolution culturelle (1966-1976) et restitué au diocèse de Tianjin en 1985. Des religieuses âgées de diverses congrégations sont alors venues y résider jusqu’à ce que, en 1988, un membre de l’Eglise catholique officielle appuyé par les autorités civiles vienne les transférer dans une résidence pour des prêtres de paroisses. D’un commun accord les représentants de l’Eglise officielle et les fonctionnaires louèrent l’ancien couvent à un commerçant et se partagèrent le revenu du loyer. En 1994, ajoutent les mêmes sources, les chefs de l’Eglise officielle et la commission des affaires de nationalité pour la ville de Tianjin ont convenu d’y créer et de gérer conjointement un hôtel, conformément à la ligne préconisée par le gouvernement. Quelques catholiques ont protesté contre l’accord, mais en vain. Leurs voix ont été étouffées par le bureau des Affaires religieuses.
Questionné par des journalistes, Mgr Shi a expliqué que l’initiative de cet accord avait été prise par le bureau des Affaires religieuses, dans le but d’aider l’Eglise à surmonter ses difficultés financières. Celle-ci recevra environ 600 000 yuan (600 000 francs) par an. La somme contribuera à couvrir certaines de ses dépenses, comme les frais d’envoi d’élèves dans les séminaires. La commission, a ajouté l’évêque, jouira du droit de gérer l’établissement et recevra une part plus grande de son bénéfice. Le Bureau des affaires religieuses percevra une commission de gestion (2).
Contactés à leur tour par téléphone, des représentants du bureau des Affaires religieuses de Tianjin et de la commission des affaires de nationalité ont déclaré n’être pour rien dans la création de l’hôtel Minzu et n’en attendre aucun profit.
Selon une source catholique de la ville, le bureau des Affaires religieuses de Tianjin n’a pas encore restitué toutes les propriétés d’Eglise. Il aurait constitué une société immobilière pour gérer les propriétés religieuses de la ville, catholiques et autres, sans que le diocèse de Tianjin perçoive le moindre revenu. D’une façon générale, c’est à contre-coeur, à cause de pressions extérieures, que le pouvoir civil restitue quelques-unes des petites propriétés ecclésiastiques qui n’ont été confisquées qu’au moment de la Révolution culturelle. Il en garde la plus grande partie pour son propre usage.